Avec 83 ours brun détectés en 2023, dont 16 oursons nés au cours de l’hiver 2022-2023, la population de plantigrades continue à croître dans les Pyrénées, souligne un rapport du Réseau Ours brun de l’Office Français de la Biodiversité (OFB), publié début avril.
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La population a été multipliée par huit depuis la réintroduction d’individus de Slovénie à partir de 1996, alors que l’espèce avait presque disparu des montagnes dans les années 90, à cause de la chasse, du braconnage, et de la dégradation de son habitat.
Une bonne nouvelle pour la biodiversité, qui cache néanmoins une réalité plus préoccupante : le rapport « occulte ce qui devient la question essentielle pour l’avenir de l’ours dans les Pyrénées : la consanguinité croissante », alarme l’association Pays de l’ours. « La population actuelle repose très largement sur deux femelles […] Et du côté des mâles, c’est pire : plus de 85 % des individus nés depuis 1996 sont les descendants d’un mâle », détaille-t-elle.
Interrogé par Le Monde, le chercheur Jean-Jacques Camarra, considéré comme le plus grand spécialiste français de l’espèce, créateur du réseau Ours brun, souligne que si « cette consanguinité est incontestable », « la population se porte bien, si on constate notamment les taux de reproduction et la viabilité des oursons ». Il appelle malgré tout à la réalisation d’études scientifiques plus approfondies et à rapprocher des individus différents génétiquement.