« La modélisation de trois unités types, pour des capacités d’injection allant de 100 à 300 Nm3/h, aboutit à des coûts complets de production du biométhane variant entre 94 et 122 euros /MWh, hors subvention », rappelle Enea Energy Committed dans le rapport de son étude sur l’évolution des coûts de production du biométhane, publiée le mardi 30 octobre dernier. En prenant en compte la structuration de la filière et notamment l’association de GRDF, GRTgaz, du Club Biogaz de l’Association technique énergie environnement (ATEE) et du Syndicat des énergies renouvelables (SER) pour l’élaboration d’une feuille de route industrielle, la société de conseil en vient à la conclusion suivante : « L’identification de leviers précis (...) et la quantification de leur impact sur les modèles économiques des unités permettent de projeter un coût de production du biométhane entre 65 et 85 euros /MWh à moyen terme (2025-2030), soit une baisse de l’ordre de 30 % du coût de production par rapport à la situation actuelle. »
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L’étude a identifié dix thématiques sur lesquelles la filière biométhane doit s’engager afin de renforcer sa compétitivité : maximiser le pouvoir méthanogène des intrants, limiter le coût des intrants, maximiser la valorisation du biogaz, renforcer la strandardisation et la mutualisation, développer la formation des opérateurs et optimiser la maintenance, limiter les coûts de raccordement et du poste d’injection, bénéficier des effets d’échelle liés à la taille des unités, valoriser les unités sur une durée de vie prolongée, optimiser le coût et la structure du financement et limiter l’impact des facteurs exogènes induisant une potentielle hausse des coûts.
« Une part importante de ces gains de compétitivité peut être saisie à court terme avec un gain potentiel de l’ordre de 20 % à horizon 2020-2025 à travers la diffusion de bonnes pratiques et la montée en puissance d’une filière industrielle française », ajoute Enea Energy conseil.
Des attentes vis-à-vis de la PPE
Le président du SER, Jean-Louis Bal, indique qu’« alors que les derniers arbitrages doivent être rendus prochainement sur la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE), cette étude vient démontrer que la France dispose d’une filière biométhane pleine d’atouts et qui sera compétitive à moyen terme. Nous attendons donc que la PPE lui apporte la visibilité nécessaire afin que puissent se concrétiser les emplois et les nouvelles opportunités industrielles qu’elle porte en germe ».