La mobilité, il connaît pour l’avoir pratiquée durant sa longue carrière. Élu mi-avril président de la Fédération nationale des associations d'usagers des transports, Bruno Gazeau a travaillé du côté des collectivités, entre autres à l’Agence de développement du territoire de Belfort, où il a contribué à moderniser le réseau de transport. Puis pour les entreprises du secteur en étant durant dix ans délégué général de l’UTP (Union des Transports Publics et ferroviaires). A 68 ans, il connaît tout le monde et endosse un rôle inédit : le voilà représentant de 150 associations de piétons, cyclistes, victimes d'accidents de la route, usagers des transports collectifs urbains, riverains de corridors de transit !
S’il a changé de casquette, Bruno Gazeau n’a pas l’intention de retourner sa veste. Son idée fixe : passer d’une logique de transport à une logique de mobilité parfois multimodale. A l’Ugap (où il a travaillé plus de dix ans), à l’UTP ou la Fnaut, « il y a une grande convergence d’idées sur ce qu’il faut faire pour développer les transports publics », estime-t-il. « Et je suis d’accord avec les positions prises par le passé par la Fnaut ». Illustration sur un sujet que l’on pourrait croire conflictuel : les professionnels et les usagers se sont plusieurs fois retrouvés pour estimer que la gratuité des transports en commun étaient peut-être une fausse bonne idée si l’on voulait que se développe un service de qualité. Si des débats moins consensuels voient le jour, Bruno Gazeau compte bien profiter de sa connaissance technique des sujets, de son art du compromis et des relations qu’il a nouées tout au long de sa carrière pour convaincre. « Rompu aux négociations sociales, il a signé une quinzaine d’accords sociaux, dont celui du service garanti dans l’urbain et les accords sur le fret dans le ferroviaire », explique-t-on à la Fnaut pour justifier sa nomination. « Mon seul pouvoir, c’est la conviction », prévient-il.OD