La société toulousaine EnobraQ, spécialisée dans les biotechnologies, vient de réaliser une seconde levée de fonds, ouvrant son capital à l’Inra, l’Insa et le CNRS. Un soutien financier qui va lui permettre de poursuivre son développement, notamment d’améliorer les rendements de ces productions industrielles basées sur l’utilisation du CO2.
Fondée en 2015, EnobraQ a annoncé, le 10 avril dernier, des évolutions de sa structuration. Si les investisseurs d’origine que sont Sofinnova Partners, Auriga Partners, Irdinov et SuperNovaInvest lui ont renouvelé sa confiance, trois grands organismes de recherche nationaux, l’Inra, l’Insa et le CNRS, l’ont aussi rejoint. Cette levée de fonds est la seconde en deux ans pour un montant cumulé de 4,9 millions d’euros. À sa création en 2015, EnobraQ a basé ses activités sur les travaux menés au Laboratoire d’ingénierie des systèmes biologiques et des procédés (CNRS-Insa Toulouse-Inra).
EnobraQ est l’une des premières startups qu’accompagne Toulouse White Biotechnology (TWB), un démonstrateur qui s’appuie sur les biotechnologies dites blanches, c’est-à-dire utilisant des micro-organismes pour incorporer le carbone d’origine renouvelable dans des procédés industriels et s’affranchir ainsi du carbone fossile. La jeune pousse se consacre au développement de ces biotechnologies dites de 4e génération qui ont pour objectif d’utiliser directement le CO2 dans des procédés de fermentation pour produire des molécules industrielles. La présente levée de fonds de 2 millions d’euros vise à concrétiser des innovations de rupture, notamment à « améliorer le rendement de [ces] productions industrielles jusqu’à 20 % », présente l’entreprise dans un communiqué. Grâce à ses recherches sur l’utilisation du CO2, elle ajoute qu’elle « développe aussi un procédé de production d’acide lactique » qui pourrait diminuer la dépendance aux produits fossiles, la consommation de ressources alimentaires et réduire ainsi l’empreinte carbone. Enfin, la jeune pousse mentionne qu’elle « s’intéresse à l’optimisation de la photosynthèse via une procédé démontrant une amélioration significative de l’enzyme permettant la fixation de CO2, qui pourrait, à terme, avoir un impact positif et durable sur la sécurité limentaire à l’échelle mondiale ». « Nous abordons aujourd’hui une phase stratégique de notre développement. Notre expertise dans l’utilisation en biotechnologie industrielle de la rubisco, la protéine la plus répandue au monde, nous permet de cibler les marchés de la nutrition, des bioplastiques et de l’agroalimentaire. Cette nouvelle levée de fonds et le soutien de trois grands centres français de recherche publique va nous permettre d’étoffer nos champs d’action et d’aboutir à la concrétisation de procédés durables », explique Christophe Dardel, directeur général d’EnobraQ.
« Ce projet est particulièrement innovant et stratégique pour l’Inra, explique pour sa part l’institut dans son communiqué. Remplissant l’ensemble des conditions que s’est fixé l’Inra pour la prise de participation dans une start-up, le projet a été soumis au conseil d’administration de l’Inra, qui a délibéré en faveur de cette prise de participations dans EnobraQ, par conversion de créance en participation au capital. »