Lundi 28 mai, la Commission européenne a proposé de nouvelles règles visant à l’interdiction de dix produits en plastique à usage unique.
Adieu bâtonnets de coton-tige, couverts, assiettes, pailles, bâtonnets mélangeurs pour boissons et tiges pour ballons en plastique ! Alors que les produits en plastique à usage unique constituent 70 % des déchets marins, la Commission européenne a annoncé ce lundi 28 mai, la fin de ces produits en plastique à usage unique : « tous ces articles devront désormais être produits uniquement à partir de matériaux plus durables. Les récipients pour boissons à usage unique fabriqués à partir de plastique ne pourront être mis sur le marché que si leurs bouchons et couvercles demeurent attachés au récipient », explique l’organe institutionnel dans un communiqué. Par ailleurs, la Commission annonce des objectifs de réduction de l’utilisation de récipients alimentaires et gobelets pour boissons en plastique. « Pour ce faire, ils pourront définir des objectifs de réduction au niveau national, proposer des produits de substitution au point de vente ou faire en sorte qu’aucun produit en plastique à usage unique ne puisse être fourni gratuitement », précise la Commission.
Solutions alternatives, étiquetage et sensibilisation
Les fabricants seront incités à développer des solutions de remplacement moins polluantes, et devront prendre en charge une partie des frais de gestion et de nettoyage des déchets « et des coûts liés aux mesures de sensibilisation concernant les récipients pour aliments, les sachets et emballages, les lingettes humides, les ballons et les sacs en plastique légers », ajoute la Commission. Par ailleurs, les Etats membres, devront atteindre un objectif de collecte de 90 % pour les « bouteilles pour boissons à usage unique en plastique » d’ici 2025. La Commission donne pour exemple la mise en place de systèmes de consigne. Parmi les nouvelles règles proposées par Bruxelles, on trouve également des exigences en matière d’étiquetage : « Certains produits devront faire l’objet d’un étiquetage clair et normalisé indiquant le mode d’élimination des déchets, les effets néfastes du produit sur l’environnement et la présence de matières plastiques dans les produits », explique la Commission européenne. Ce sera notamment le cas pour les serviettes hygiéniques, les lingettes humides et les ballons. Enfin, les Etats membres devront mettre en place des mesures de sensibilisation à destination des consommateurs, concernant les dépôts sauvages de déchets et d’engins de pêche, ainsi que les systèmes de réutilisation et les différentes solutions de gestion des déchets existantes.
Selon Bruxelles, « cet ensemble de règles applicables au marché de l’UE dans son intégralité constituera un tremplin pour les entreprises européennes, qui pourront faire des économies d’échelle et devenir plus compétitives sur un marché mondial en pleine expansion, celui des produits durables ». La Commission explique par exemple qu’en « mettant en place des systèmes de réutilisation (tels que des systèmes de consigne), les entreprises peuvent s’assurer un approvisionnement stable en matériaux de grande qualité. Dans d’autres cas, l’incitation à rechercher des solutions de substitution plus durables peut permettre aux entreprises de prendre l’avance technologique sur leurs concurrents mondiaux ».
Une interdiction à l’horizon 2020 en France
Dans la foulée, le ministère français de la transition écologique a salué ces propositions. « La France pourra d’autant mieux inciter ses partenaires européens à œuvrer dans cette direction, qu’elle s’est elle-même dotée de mesures fortes », peut-on lire dans un communiqué. Ceci faisant référence à l’interdiction depuis 2017, des sacs plastiques non recyclables. Par ailleurs, à partir du 1er janvier 2020, « les gobelets, tasses et assiettes en plastique non compostables, les coton-tiges en plastique, seront interdits en France », annonce le gouvernement. Les objectifs de la suppression des microbilles plastiques dans les cosmétiques ainsi que l’atteinte de 100 % d’emballages recyclables sont également fixés en France à l’horizon 2025.