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RECYCLAGE & RÉCUPÉRATION

Veolia teste un robot-trieur fonctionnant à l’intelligence artificielle

PUBLIÉ LE 12 OCTOBRE 2018
LAURENCE MADOUI
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Veolia teste un robot-trieur fonctionnant à l’intelligence artificielle
L’outil, testé depuis six mois sur le flux de papiers et cartons à Amiens, renforce la productivité et la finesse du tri tout en améliorant les conditions de travail. Veolia l’installera à Nantes en 2020 pour surtrier des emballages en plastique.

Max vaut « un homme et demi » : le robot-trieur effectue 3 600 gestes à l’heure contre 2 200 pour un opérateur de tri, compare Philippe Herdhebaut, directeur du centre de tri d’Amiens. Installé depuis mi-2018 sur le site qu’exploite Veolia, c’est « le premier robot à intelligence artificielle d’Europe opérant sur des déchets ménagers », indique Bernard Harambillet, directeur général de l’activité recyclage et valorisation des déchets (RVD) du groupe en France. Acquis en deux exemplaires (l’un servant aux tests sur le centre de recherche) auprès de la société américaine BHS (Bulk Handling Systems), l’outil renforce le rendement et la qualité du tri tout en allégeant la pénibilité du travail, en limitant les gestes des opérateurs et leur contact avec les déchets.

Des indésirables éjectés sans la main de l’homme

Sur l’usine d’Amiens (22 000 t/an de collectes sélectives), le robot intervient sur le flux des papiers-cartons, en aval de la phase de tri optique. « Max est doté d’un système de vision permettant d’identifier les matières défilant sur le tapis, filmées par deux caméras. Cette information est transmise à son "cerveau" (module d’intelligence artificielle), qui donne au bras articulé la consigne d’éjecter les déchets non-fibreux, au rythme de 60 piques par minute », explique Anne Thévenot, directrice technique de RVD. L’aluminium est orienté vers la machine à courant de Foucault, les autres indésirables repartent sur la chaîne de tri.

Sur la ligne des plastiques, le système téléopéré installé en 2013 permet un autre tri sans contact avec la matière : sur un écran tactile, l’opérateur repère les erreurs qu’a laissé passer en amont le système de tri optique séquentiel (une bouteille en PEHD au sein de bouteilles en PET clair, par exemple). Les intrus sélectionnés sont automatiquement éjectés par jets d’air et rejoignent la boucle de tri.

Des neurones à renforcer

Du côté des fibreux, les opérateurs secondés par Max ne sont pas pour autant relax, le contrôle humain restant indispensable. Une chaussure, un téléphone mobile, une éponge grand format : tels sont les objets qui ont échappé à la vigilance de la machine à l’allure d’araignée géante, lors de la visite de presse du 10 octobre dernier. « L’apprentissage profond (Deep Learning) requiert d’alimenter les neurones du robot en dizaines de milliers d’images avant qu’il maîtrise l’algorithme et sache distinguer les déchets acceptés et ceux à rejeter », détaille Dorothée Lenès, directrice du programme de recherche et d’innovation de Veolia. Une phase cruciale et particulièrement chronophage. »

A terme, l’entreprise mise sur une solution livrant « une vision globale de la matière, en quantité et en qualité, en entrée et en sortie de convoyeur », poursuit-elle, convaincue que ce robot facilitera « la transition vers l’industrie 4.0 ». L’outil interviendra sur le centre de tri que la métropole de Nantes mettra en service en 2020, pour épurer les flux de polyéthylène et de bouteilles et flacons en PET clair.
Max 2. Crédit : Veolia
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