Les représentants du monde agricole – la FNSEA et l’ACPA – et GRTgaz ont présenté « trois pistes d’actions conjointes » pour accélérer le développement de la filière biométhane agricole en France. Un pas de plus vers l’objectif d’atteindre une consommation de 30 % de gaz renouvelable à l’horizon 2030.
« Le potentiel de développement de la méthanisation agricole constitue un atout majeur pour le développement économique du pays et de nos territoires. » Ce 5 décembre, la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA) et GRTgaz ont présenté leur vision commune « des freins et des leviers sur lesquels agir pour favoriser l’essor du gaz renouvelable dans les territoires. »
Pour Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, Claude Cochonneau, président de l’APCA et Thierry Trouvé, directeur général de GRTgaz, « trois pistes d’actions conjointes » sont à suivre pour « donner une nouvelle impulsion à la convention initiée en 2016 », via laquelle les opérateurs des réseaux gaziers se sont engagés à parvenir à une consommation de 30 % de gaz renouvelable d’ici 2030. Ces actions se résument par trois mots-d’ordre : favoriser le financement des projets ; accompagner les agriculteurs de façon plus soutenue, et développer la R&D.
Favoriser le financement des projets, accompagner les agriculteurs…
Ainsi, la FNSEA, l’APCA et GRTgaz en appellent aux pouvoirs publics pour soutenir les porteurs de projets et mieux adapter les modes de financement aux spécificités de la méthanisation agricole. « Alors que l’on compte aujourd’hui quelques dizaines d’installations qui injectent du gaz renouvelable dans les réseaux, ce sont plusieurs milliers de nouveaux sites qui devraient voir le jour à l’horizon 2030 », prédisent les professionnels des mondes agricole et gazier.
En outre, ces derniers souhaitent que la formation initiale des futurs exploitants soit renforcée, de même que la formation professionnelle aux agriculteurs en activité. « Les agriculteurs doivent avoir un accès à des références techniques et économiques fiables, harmonisées au niveau national afin de pouvoir se lancer dans des projets de méthanisation solides et durables », indiquent-ils encore.
… et orienter et développer la R&D
Enfin, la FNSEA, l’APCA et GRtgaz misent sur le développement des « smart grids » (ou réseaux « intelligents ») et des installations de rebours pour « maximiser l’insertion croissante du gaz renouvelable au meilleur coût pour la collectivité. » Parallèlement, le monde agricole appelle de ses vœux « la diffusion de références et d’innovation sur de nouveaux systèmes agricoles, que ce soit dans les domaines de l’agronomie, de la vie des sols ou encore de la production de biomasse adaptée aux systèmes de culture. »
Avec un gisement de matière méthanisable détenu à 90 % par les exploitants agricoles, l’essor du gaz renouvelable au niveau local constitue, selon la FNSEA, l’APCA et GRTgaz, « une réponse prometteuse aux enjeux de multiperformance du monde agricole et de lutte contre le changement climatique. »