Début décembre, le ministère de la transition écologique et solidaire a publié son rapport d’évaluation du chèque énergie, dispositif expérimenté depuis mai 2016 dans le cadre de la loi de transition énergétique pour la croissance verte, qui doit dès janvier 2018, remplacer les actuels tarifs sociaux de l’énergie. Ce chèque énergie, qui a pour but d’aider les foyers en situation de précarité énergétique à payer leurs factures d’énergie, « devrait concerner environ 4 millions de ménages en France », confirme ce lundi 18 décembre le ministère de la transition écologique et solidaire.
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« Pas à la hauteur des besoins »
L’Union nationale des centres communaux d’action sociale (Unccas) estime néanmoins que ce rapport est « trop bref pour être concluant » et qu’il ne permet pas « une généralisation dans de bonnes conditions du dispositif ». Première inquiétude de l’Unccas : le pourcentage de non-recours au chèque énergie, qui semble pourtant être positif pour le ministère. « Le taux de recours au chèque énergie, bien qu’en augmentation en 2017, reste très insatisfaisant. En effet, plus d’un bénéficiaire potentiel sur cinq n’a pas effectué les démarches pour en bénéficier. Il y a donc lieu de craindre que le dispositif soit un nouveau facteur de précarisation », indique l’Unccas dans un communiqué. Par ailleurs, le chèque sera distribué sur critère du revenu fiscal du foyer. Ce qui « contribue à l’exclusion du dispositif d’une partie des personnes souffrant de précarité énergétique notamment celles n’ayant pas réalisé de déclaration d’imposition ou ayant vu leur situation changer au cours des deux dernières années », estime l’Union. Enfin, le montant de ce chèque – en moyenne 150 euros par an – « n’est pas à la hauteur des besoins », explique l’Unccas. Rappelons qu’on 2015, la facture énergétique moyenne d’un foyer français s’élevait à 1.400 euros.
« Ce dispositif ne résout ni la question de la solvabilisation des ménages, ni celle de la prévention des impayés d’énergie », estime l’Unccas, qui a mené l’enquête. Selon cette dernière, les impayés d’énergie « sont en effet le plus fréquemment compris entre 150 et 450 euros, et dépassent souvent 600 euros par an ».