Le 22 février dernier, GRDF a signé une convention-cadre avec l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), dans l’objectif de développer la méthanisation dans le secteur agricole. Le 1er mars sur le salon de l’agriculture, une deuxième convention a été signée entre GRDF et la FNSEA ainsi que les Chambres d’agriculture.
« Cette action conjointe vise à contribuer à l’amélioration des processus de méthanisation et à permettre une caractérisation plus poussée des ressources en biomasse nécessaires à la mise en œuvre des projets », indiquent GRDF et l’Inra dans un communiqué commun annonçant la signature de leur convention-cadre. Celle-ci a pour objectifs d’accompagner les agriculteurs dans la mise en place d’une unité de méthanisation, d’obtenir des retours d’expérience des agriculteurs sur leur exploitation ou encore d’analyser l’impact de la méthanisation sur leur activité ainsi que leurs attentes afin de simplifier les démarches et d’optimiser les pratiques.
Identifier un mélange de bactéries pour obtenir le meilleur digestat possible
« Le rôle de l’Inra sera d’aider les agriculteurs à identifier le type de biomasse et de bactéries à utiliser et en quelles quantités, pour assurer la meilleure qualité possible du digestat qui sera épandu dans les champs après la méthanisation », explique Monique Axelos, directrice scientifique alimentation et bioéconomie à l’Inra. Alexandre Dubreuil, attaché de presse de GRDF renchérit : « En fin de processus, le sous-produit qu’est le digestat n’est pas valorisé à 100 % et l’Inra va aider les agriculteurs à identifier le meilleur mélange de bactéries afin d’obtenir le plus grand rendement possible de digestat, tout en analysant l’impact de ce digestat sur les sols ». Et d’ajouter qu’il s’agit aussi « d’une ressource supplémentaire pour les agriculteurs qui envisagent de revendre ces digestats ».
L’Inra et GRDF vont donc notamment co-financer des projets de recherche. « Il s’agit de redonner de la valeur à la production agricole et de montrer aux agriculteurs que la méthanisation peut être une bonne source complémentaire de revenus », souligne Monique Axelos. Pour Alexandre Dubreuil, le développement de cette activité est aussi l’occasion de créer des emplois locaux : « En moyenne, un à trois emplois sont créés par méthaniseur installé », explique-t-il. GRDF accompagnera les agriculteurs pour leur raccordement au réseau. « La prise en charge de 40 % des coûts de raccordement, annoncée par l’État en fin 2017, est une très bonne nouvelle pour le secteur », estime-t-il, en espérant que cela convainque de plus nombreux agriculteurs de se lancer dans la méthanisation.
Une convention entre GRDF, la FNSEA et la Chambre d’agriculture pour la sensibilisation des agriculteurs et de la population
C’est d’ailleurs l’objet d’une autre convention signée le 1er mars par GRDF et la FNSEA ainsi que les Chambres d’agriculture, à l’occasion du salon de l’agriculture, où le gestionnaire de réseau était présent pour la première année. « Cette convention a pour objectif de développer des relations avec les différents porteurs de projets, de les identifier plus facilement et de leur faire connaître la méthanisation », explique Alexandre Dubreuil. Dans ce cadre-là, une expérimentation sera menée pour l’organisation de visites de sites de méthanisation, ainsi que des concertations locales, « pour faire connaître ces projets à la population et aux élus, qui ne sont pas toujours favorables à la présence de méthaniseurs dans leur voisinage », précise-t-il.
Concrètement pour GRDF, le développement de la méthanisation agricole engendrerait une augmentation des raccordements et donc des extensions de réseaux, « qu’il faudrait pouvoir identifier et anticiper », explique Alexandre Dubreuil : « C’est d’ailleurs l’un des enjeux de la révision de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) notamment via les schémas directeurs départementaux des structures agricoles », conclut-il.