Dès 2018, les Associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA) vont lancer une campagne nationale de mesure des pesticides dans l’air, qui s’appuie sur les recommandations de l’Anses. La campagne concernera 90 substances prioritaires, « identifiées en fonction de leur présence avérée dans l’air et de leur potentiel danger, en France métropolitaine comme dans les régions d’outre-mer », indique Atmo France, la fédération des AASQA. La convention et l’accord-cadre relatifs à cette campagne de mesure des pesticides dans l’air ont été signé mardi 28 novembre par l’Anses, Atmo France et le ministère de la transition écologique et solidaire.
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Fipronil, chlordécone ou glyphosate
Les 90 substances qui feront l’objet de cette campagne ont été listées par l’Anses en septembre dernier, dans un avis intitulé « Proposition de modalités pour une surveillances des pesticides dans l’air ambiant ». Parmi elles, le fipronil, le propyzamide, le chlordécone ou encore le chlorothalonil, et des substances « dont la pertinence de la surveillance est à confirmer avec les données de la campagne exploratoire ». C’est le cas du glyphosate, de l’aldrine, ou du glufosinate par exemple. Au-delà de la future campagne exploratoire, Atmo rappelle que l’Anses « pilote un dispositif de phytopharmacovigilance (PPV), dont les AASQA sont partenaires et qui vise à mieux connaître et évaluer les effets indésirables des pesticides sur la santé des écosystèmes ». Ce PPV a pour but d’analyser les données collectées par un réseau de surveillance. Pour les compléter, le PPV prévoit la réalisation d’études ponctuelles. Enfin, le dispositif comprend « le signalement spontané à l’Anses par les producteurs et utilisateurs de pesticides de toute information relative à un incident, accident, effet indésirable d’un pesticide ». Cette surveillance commune permettra de détecter les signes avant-coureurs des effets de ces produits sur la santé des abeilles notamment, afin de prendre les éventuelles mesures de prévention ou de limitation des risques au plus vite.
Le protocole de suivi de la présence de pesticides dans l’air sera élaboré conjointement entre l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) et les AASQA. « La fiscalité sur les pesticides finance la majorité de cette campagne (via l’ANSES), l’autre partie de financement étant assurée via les crédits annuels du Ministère de la transition écologique et solidaire aux AASQA », indique Atmo France.