Ce lundi 8 janvier, une étude de l’Université de Caen Normandie publiée dans la revue Toxicology Reports, révèle la présence de métaux lourds, dont l’arsenic, ainsi que des traces de pétrole dans des herbicides à base de glyphosate. Ces formulants seraient plus toxiques sur les plantes et cellules humaines que le glyphosate lui-même.
Arsenic, chrome, cobalt, plomb, nickel… Ces métaux lourds, ainsi que des traces de pétrole, ont été retrouvés dans des herbicides à base de glyphosate par une équipe de chercheurs de l’Université de Caen Normandie. Les professeurs Gilles-Eric Séralini, Nicolas Defarge et Joël Spiroux ont étudié 14 formules d’herbicides à base de glyphosate ainsi que leurs impacts sur les plantes et des cellules humaines. Leurs conclusions : « les herbicides à base de glyphosate ont été montrés comme contenant des métaux lourds dont l’arsenic. Ces produits ne sont pas déclarés et normalement interdits pour leur toxicité », indique le rapport d’étude. Par ailleurs, « sur les plantes, les formulants (type Polyoxyéthylène amine - POEA) sont toxiques sans glyphosate, et le glyphosate semble le devenir seulement à des niveaux plus élevés que les doses agricoles ». Enfin, sur les cellules humaines, « les formulants composés de résidus de pétrole sont beaucoup plus perturbateurs endocriniens et toxiques que le glyphosate ». Le cocktail de formulants toxiques présents dans les herbicides à base de glyphosate serait donc plus dangereux que le glyphosate lui-même, selon ce rapport publié ce lundi 8 janvier dans la revue Toxicology Reports. Ce qui remet donc en cause les analyses de toxicité des herbicides, portant seulement sur le glyphosate.
« Ces résultats montrent que les déclarations du glyphosate comme principe actif de toxicité sont scientifiquement fausses, et l’évaluation de toxicité est aussi erronée : le glyphosate est testé sans ses formulants composés de résidus toxiques de pétrole, à long terme et au niveau réglementaire », conclut le professeur Gilles-Eric Séralini. « Nous appelons à une transparence immédiate sur les formulations et surtout leurs tests sur la santé. Les résidus acceptables de glyphosate dans la nourriture et les boissons devraient être divisés immédiatement au moins par 1.000 à cause de ces poisons cachés, et les herbicides à base de glyphosate devraient être interdits, entre autres », estiment les chercheurs.
A noter que cette étude devait à l’origine paraître le 31 mai 2017 dans la revue PlosOne. Elle « a finalement vu sa publication repoussée pour des raisons fallacieuses », précise l’Université de Caen Normandie. « On peut soupçonner les lobbies d’avoir été à l’œuvre pour simplifier le débat sur le glyphosate », ajoute-t-elle.