Les cours d’eau intermittents participeraient aux émissions globales de CO2, selon une étude menée par l’Irstea et 94 partenaires internationaux et publiée le 21 mai dernier dans la revue Nature Geoscience.
« En quantifiant et en analysant les litières terrestres accumulées dans 212 cours d’eau intermittents dans 22 pays associés aux variables climatiques, géomorphologiques et de régimes hydrologiques, les résultats montrent des niveaux parfois très élevés de consommation d’O2 et d’émission de CO2 durant les phases de remise en eau », explique l’Irstea dans un communiqué. La litière végétale s’accumule dans le lit quand le cours d’eau s’assèche, et « la composition et la quantité de celle-ci varie en fonction de plusieurs paramètres comme le climat, la végétation rivulaire, la largeur du cours d’eau, la durée de la phase sèche, le régime d’écoulement », précisent les chercheurs. Ces derniers ont donc cherché à connaître le sort de cette litière végétale lors des épisodes de remise en eau via le projet international collaboratif « 1000 rivières intermittentes ».
Ces travaux ont permis de déterminer que les émissions de CO2 provenant des cours d’eau, « augmenteraient de 7 à 152 % si les cours d’eau intermittents étaient inclues avec les cours d’eau pérennes. Une seule remise en eau contribuerait pour environ 3 à 10% de cette augmentation », est-il précisé.
Des résultats qui inquiètent les chercheurs au regard du changement climatique et de l’augmentation de la demande en eau : « les cours d’eau intermittents pourraient dominer le paysage dans certaines régions du monde », et négliger leur rôle « conduirait à une sous-estimation notable de la contribution des systèmes aquatiques mondiaux aux émissions de CO2 », estime l’Irstea. Selon les chercheurs donc, il faudrait intégrer ces cours d’eau « dans les études dédiées à la contribution des écosystèmes d’eau douce au cycle global du carbone ».