Certaines fonctionnalités de ce site reposent sur l’usage de cookies.
Les services de mesure d'audience sont nécessaires au fonctionnement du site en permettant sa bonne administration.
ACCEPTER TOUS LES COOKIES
LES COOKIES NÉCESSAIRES SEULEMENT
CONNEXION
Valider
Mot de passe oublié ?
Accueil > Actualités > Territoires > L'architecte Corinne Vezzoni veut rendre la France « inconstructible »
TERRITOIRES

L'architecte Corinne Vezzoni veut rendre la France « inconstructible »

PUBLIÉ LE 13 DÉCEMBRE 2017
ANTHONY LAURENT
Archiver cet article
L'architecte Corinne Vezzoni veut rendre la France « inconstructible »
A l’heure où plusieurs grands projets d’aménagement doivent sortir de terre en France, l’architecte Corinne Vezzoni propose de rendre l’ensemble du territoire français « inconstructible ». Une solution, selon elle, pour lutter contre l’artificialisation des sols.

Alors que les médiateurs désignés par le gouvernement français pour décider du sort du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) doivent rendre leur rapport aujourd’hui, l’architecte marseillaise Corinne Vezzoni, lauréate du prix des Femmes Architectes 2015 et récompensée de la légion d’honneur en mars dernier, propose une solution radicale : rendre l’ensemble du territoire français « inconstructible ».

Une idée foncièrement utopiste mais qui a le mérite d’inviter toutes les parties prenantes de l’acte de construire ainsi que les citoyens à « porter un autre regard sur l’aménagement du territoire », avance Corinne Vezzoni. « Il ne s’agit pas d’arrêter de construire du jour au lendemain, mais de justifier, pour chacun des projets, de leur utilité socio-économique et surtout de leur bien-fondé écologique, pour tirer ces derniers vers le haut. Il faut soumettre chaque projet à un argumentaire rigoureux concernant leurs impacts environnementaux », indique-t-elle.

Un renversement en profondeur de la logique réglementaire

Ce renversement en profondeur de la logique réglementaire actuelle permettrait, selon Corinne Vezzoni, de lutter efficacement contre l’artificialisation des sols, à l’heure où les Français débattent de plusieurs grands projets – comme l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes mais aussi le Grand Paris, avec notamment la création du centre commercial Europacity dans le nord de la capitale et l’aménagement du plateau de Saclay au sud. « On peut construire d’une autre manière, sans accroître les surfaces constructibles au détriment des espaces naturels », plaide l’architecte. Et d’illustrer son propos par ses réalisations pour l’institut Supméca à Toulon (Var) et pour les Archives départementales des Bouches-du-Rhône à Marseille.

D’après Corinne Vezzoni, les lois de décentralisation successives ont renforcé une vision locale de l’aménagement du territoire en délaissant une vision d’ensemble plus appropriée. Contrairement à l’« urbanisme réglementaire » en vigueur, l’« urbanisme de projet » qu’elle appelle de ses vœux pourrait aujourd’hui, par exemple, s’emparer des friches commerciales qui se multiplient désormais en France. « Il faut saisir cette opportunité pour construire des logements et des bureaux sur ces zones commerciales. Il faut aujourd’hui construire la ville sur la ville », propose-t-elle. Avant de poursuivre : « les architectes ont pour rôle de léguer aux générations futures de la beauté et du confort de vie. »

9,3 % du territoire de la France métropolitaine est artificialisé

Aujourd’hui, en France, les terres équivalant à un département sont artificialisées tous les 10 ans, soit environ 420 km² par an. Selon le gouvernement français, en 2015, ce phénomène s’est « stabilisé » pour s’établir à 9,3 % du territoire français métropolitain. Depuis 2008, le rythme de progression de l’artificialisation des sols a « ralenti » pour atteindre +0,8 % par an.
Wikimedia Commons
PARTAGEZ
À LIRE ÉGALEMENT
Un ascenseur à eaux usées inauguré au pied du Mont Blanc
Un ascenseur à eaux usées inauguré au pied du Mont Blanc
Villes et territoires durables : la montagne en transition
Villes et territoires durables : la montagne en transition
Cerema : Hélène Peskine, nouvelle directrice générale adjointe « coordination réseau territorial » et directrice des programmes
Cerema : Hélène Peskine, nouvelle directrice générale adjointe « coordination réseau territorial » et directrice des programmes
Aménagement : Bordeaux se la coule douce
Aménagement : Bordeaux se la coule douce
Tous les articles Territoires
L'essentiel de l'actualité de l'environnement
Ne manquez rien de l'actualité de l'environnement !
Inscrivez-vous ou abonnez-vous pour recevoir les newsletters de votre choix dans votre boîte mail
CHOISIR MES NEWSLETTERS