Un peu de maïs, de bambou, d'algues, de lait et de crevettes, sans oublier du soja... Pour un repas protéiné, ce serait parfait, mais en l'occurrence, c'est de nouvelles fibres textiles dont il s'agit, venant compléter la gamme des fibres de coton, lin, chanvre, coco, etc. Parmi elles, le Crabyon, une fibre produite par le japonais Omikenshi, est une des plus originales. Elle est fabriquée à partir de chitine issue de la carapace de crustacés et de cellulose. La cellulose peut aussi être enrichie d'algues - c'est la fibre Seacell, de l'allemand Zimmer - ou utilisée seule, qu'elle vienne du pin ou d'autres bois. Apparaissent aussi des fibres synthétiques de type polyester ou acide polylactique incorporant comme matière première le maïs ( Natureworks ou DuPont). Et comme l'imagination n'a pas de limites, on peut aussi produire des fibres à base de protéines de soja, voire de lait (procédé asiatique). Nina Ricci s'y est intéressée pour des modèles de lingerie, et plus récemment, la société de création Machja a retenu la fibre de lait pour une ligne de pulls. Creora, fabricant de tissus en élastane, a lancé en septembre une collection utilisant plusieurs de ces produits. Les marques qui se tournent vers ces matières premières ont, bien sûr, toujours en tête le caractère écologique du produit. Mais ces fibres ont d'autres atouts : bactériostatiques, fongistatiques, anallergiques ou anti-irritation, voire cicatrisantes, antiodeurs, mais aussi douceur, résistance mécanique et dimensionnelle, respirabilité ou brillance naturelle... De quoi justifier le petit effort financier encore à fournir pour les travailler.