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BIODIVERSITÉ

La longue gestation du parc d'iroise

PUBLIÉ LE 1er NOVEMBRE 2007
LA RÉDACTION
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L'idée de créer un parc marin en Bretagne a été émise pour la première fois en 1989, lors de l'inauguration de la réserve de biosphère d'Iroise, elle-même objet d'un décret en 1992. Le ministre de l'Environnement de l'époque parla alors d'un « parc national » marin, ne manquant pas de soulever de vives inquiétudes localement, les usagers de la mer craignant une trop forte mainmise de l'État. Ensuite, hésitations, atermoiements et blocages se succédèrent. Il faudra attendre la loi n° 2006-436 du 14 avril 2006 relative aux parcs nationaux, aux parcs naturels marins et aux parcs naturels régionaux pour envisager sérieusement un parc naturel marin en Iroise. L'article 18 de cette loi en dessine les contours juridiques, localisant la zone « dans les eaux placées sous la souveraineté de l'État et, le cas échéant, en continuité avec celles-ci, dans les eaux placées sous sa juridiction, ainsi que sur les espaces appartenant au domaine public maritime, pour contribuer à la connaissance du patrimoine marin ainsi qu'à la protection et au développement durable du milieu marin (...) ». Objectif : constituer, d'ici à 2012, un réseau de dix parcs en France. Mais, bien que signé du ministre de l'Écologie depuis la fin juin, le décret d'application a pris trois mois de retard : la signature du Premier ministre, obtenue seulement le 28 septembre, conditionnait sa parution au JO (effective le 2 octobre), et donc la mise en place opérationnelle des instances de gestion du parc. La zone en question s'étend du nord de l'île d'Ouessant au sud de l'île de Sein, sur 3 550 km², sans intégrer la rade de Brest. Arnaud Dollé, de l'association Bretagne vivante, suit le dossier depuis de nombreuses années : « Le patrimoine naturel exceptionnel de la mer d'Iroise nécessitait un véritable outil de protection, sa biodiversité étant menacée et les réserves halieutiques s'épuisant de façon alarmante. Une structure comme celle proposée permet d'allier parfaitement préservation de l'environnement et maintien des activités humaines dans ce secteur », défend-il. Un chapelet de reproches 1 500 îliens résident sur Ouessant, Molène et Sein, et 750 000 habitants sont concernés sur les côtes. Tous n'ont pas applaudi la naissance. Et surtout pas Christian Ménard, député UMP du Finistère : « Les sommes déjà dépensées pour ce projet sont honteusement pharaoniques, s'indigne-t-il. Pourquoi ne pas avoir appliqué les réglementations marines existantes qui suffisaient et, surtout, ne pas avoir pris en compte la particularité des îles ? » Le parc met en place « un système mafieux s'opposant directement à la liberté des locaux finistériens, qui n'ont pas été consultés et que l'on parque comme du bétail », balance carrément Bernard le Bihan, président de l'Association de défense et de valorisation des îles et du littoral de la mer d'Iroise (Advili), créée en 2002 pour s'opposer au projet. Faux, rétorque Geneviève Rousseau, directrice de la mission du parc marin d'Iroise : « On ne peut pas dire qu'il n'y a pas eu de réunions de concertation ! L'enquête publique réalisée entre octobre et décembre 2006 a d'ailleurs été un franc succès, réunissant plus de 1 500 avis. » Quant au coût de la mission, « le ministère de l'Écologie a systématiquement vérifié ces dépenses, qui étaient nécessaires », défend-elle. Est également critiquée la représentativité des élus et des associations au sein du conseil de gestion, organe central du parc pouvant rendre des avis ou proposer des actions. Pourtant, comme le rappelle la mission du parc, « le conseil de gestion doit être représentatif de tous les responsables, des professionnels et des usagers. Y seront représentés l'État (préfets et services techniques), les collectivités (dont les maires des trois îles et le président du parc naturel régional d'Armorique), les pêcheurs professionnels et les activités nautiques de loisir, les scientifiques et les associations de protection de la nature », à qui le décret offre finalement deux sièges. En outre, le parc naturel marin n'a pas de capacité à réglementer, comme peut le faire un parc national ; il ne peut donc pas interdire directement la pêche, professionnelle ou de loisir. « Les oppositions ne viennent pas d'organisations professionnelles, relativise Arnaud Dollé ; elles sont liées à la complexité du projet, qui essuie les plâtres puisque ce parc marin est une première. » Espérons que cette lente et périlleuse gestation facilitera la naissance des prochains, sur le lagon de Mayotte et sur la côte de Cerbère-Banyuls, au sud de Perpignan.
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