La Politique agricole commune (PAC) n’a pas réussi a enrayer le déclin de la biodiversité des terres agricoles, selon un rapport de la Cour des comptes européenne publié ce vendredi 5 juin. « Et l’agriculture intensive reste l’une des principales causes de la perte de biodiversité », souligne le rapport. De fait, depuis 1990, 30% des populations d’oiseaux des champs et de papillons des prairies ont disparu.
PUBLICITÉ
Un suivi des dépenses non fiable
Par ailleurs, le rapport estime que la méthode de suivi des dépenses de la PAC consacrées à la biodiversité, mise en œuvre par la Commission, n’est pas fiable et qu’elle surestime la contribution de certaines mesures à la biodiversité. « De surcroît, l’effet des exigences associées aux paiements directs sur la biodiversité des terres agricoles est limité, voire inconnu. Bien que certaines de ces exigences, en particulier le "verdissement" et la "conditionnalité", soient susceptibles d’améliorer la biodiversité, la Commission et les États membres ont privilégié des options à faible impact telles que les cultures dérobées ou celles fixant l’azote », relèvent les auditeurs. Ces derniers ont également remarqué que le régime de sanctions liées à la conditionnalité n’avait pas d’effet manifeste sur la biodiversité.
Ainsi, les auditeurs du rapport recommandent à la Commission européenne de mieux coordonner la stratégie en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030, d’accroître la contribution des paiements directs et du développement rural à la biodiversité des terres agricoles, d’assurer un suivi précis des dépenses budgétaires et de développer des indicateurs fiables pour évaluer les bénéfices et impacts de la PAC.