Un rapport signé par l’initiative internationale Portfolio.earth accuse 50 banques de financer la destruction de la nature.
L’ « extinction de l’Holocène » est la première extinction de masse causée par l’être humain. Si elle date de la dernière glaciation (il y a environ 10 000 ans), elle s’est accélérée à partir du 19e siècle. L’un des coupables : la finance, dénoncée dans un rapport publié le dernier rapport de l’initiative internationale Portfolio.earth.
Les auteurs du rapport déplorent que ces mêmes banques, protégées par les réglementations, « [n’ont pas décidé] de mettre en place des systèmes [leur] permettant de surveiller ou de mesurer efficacement l’impact des prêts sur la biodiversité et aucune d’entre elles n’a développé de politique précise pour mettre un terme au problème. » Portfolio.earth appelle ainsi les banques à révéler leur impact sur l’environnement et à adopter des mesures pour y pallier.
Plus de 2600 milliards de dollars investis
« En 2019, les plus grandes banques mondiales ont investi plus de 2 600 milliards de dollars [environ 2 200 milliards d’euros, NDLR] dans des secteurs aujourd’hui considérés par les gouvernements et la communauté scientifique comme les principaux moteurs de la destruction de la biodiversité », décrit le document. En moyenne, les 50 banques évaluées ont dépensé 52 milliards de dollars chacune dans des activités menaçant directement ou indirectement la biodiversité. La banque française BNP Paribas figure parmi les dix établissements les plus exposés. Le Crédit Agricole, la Société générale, le groupe BPCE et le Crédit mutuel sont aussi listés dans le top 50 : les cinq banques françaises épinglées par le rapport totalisent près de 315 milliards de dollars investis.
Plus précisément, 66 % des financements évalués dans le rapport concernent la pêche et l’exploitation minière et 34 % sont liés à des entreprises qui ont un lien indirect avec la perte de biodiversité (par exemple la vente au détail ou le secteur de la construction). « 32 % du total des prêts et financements étaient associés au secteur des infrastructures, 25 % à l’extraction minière des métaux et minéraux, et 20 % aux combustibles fossiles. », précise le rapport.