Une réunion avec le comité de suivi de la Stratégie nationale contre la déforestation importée (SNDI) appelle à renforcer la feuille de route adoptée en 2018.
« 5,1 millions d’hectares : c’est la surface potentiellement déforestée pour produire ce que la France importe chaque année », selon le WWF. En première ligne : le soja, l’huile de palme, le cacao, la viande bovine ou encore le caoutchouc. C’est pourquoi la Stratégie nationale contre la déforestation importée (SNDI) a été approuvée en 2018, après une consultation publique. Laquelle, deux ans plus tard, a été étrillée par neuf ONG de défense de l’environnement dans une tribune à Ouest-France ; elles disent « constater et regretter l’échec de sa mise en œuvre » faute de moyens suffisants. Elles appellent aussi à des avancées législatives, tant au niveau national qu’européen.
La secrétaire d’État à la Biodiversité, Bérangère Abba, s’est entretenue avec le comité de suivi de la SNDI la semaine dernière. Plusieurs mesures ont été annoncées pour renforcer la feuille de route. Tout d’abord, le ministère de la Transition écologique et solidaire pourra traiter les données douanières d’importation. Croisées avec des données satellitaires, elles permettront aux entreprises de demander au ministère leur exposition au risque de déforestation importée. Les consommateurs, ONG et acheteurs publics pourront aussi accéder à ces données via une plateforme publique, pour l’instant encore dans sa version bêta. Le ministère souhaite aussi lancer une politique d’achat public « zéro déforestation » d’ici 2022 ; ainsi, 130.000 acheteurs publics dans les ministères, les services déconcentrés de l’Etat ou les collectivités territoriales auront accès à un guide de bonnes pratiques.
Huit grands distributeurs (Auchan, Leclerc, Carrefour, Groupe Casino, Les Mousquetaires, Système U, Lidl, Métro) ont aussi signé un manifeste pour lutter contre la déforestation liée au soja – la France en importe 4,8 millions de tonnes par an. Ils s’engagent à ajouter dès 2021 des clauses de non-déforestation dans tous leurs contrats d’approvisionnement.