L'Amazonie se trouve parmi les zones impactées par la déforestation. Crédits : Gustavofrazao/Adobe Stock
Une centaine de chefs d’Etats, représentant plus de 85 % des forêts de la planète, s’engageront à limiter la dégradation des terres à l’horizon 2030.
C’est un premier accord ambitieux de la COP26. Les chefs d’États réunis à Glasgow en Écosse, annonceront ce mardi un engagement planétaire pour limiter et inverser la perte de surfaces forestières et la dégradation des terres à l’horizon 2030 tout en assurant un développement durable et favorisant une transformation rurale inclusive. Le Canada, la Russie, le Brésil, l’Indonésie et la République démocratique du Congo, figurent parmi les principaux pays impliqués dans cet accord.
Une enveloppe d’environ 19,2 milliards de dollars issus de financements publics et privés est prévue pour la concrétisation de cet engagement sur le terrain. 12 pays, parmi lesquels se trouve la France, ont annoncé mobiliser ensemble 8,75 milliards de livres, soit 12 milliards de dollars de fonds publics entre 2021 et 2025, auxquels s’ajouteraient 7,2 milliards de dollars d’investissements privés. Près de 1,5 milliard de dollars de ces fonds seront consacrés à la protection du bassin du Congo, qui abrite la deuxième plus grande forêt tropicale du monde.
En parallèle, Les PDG d’une trentaine d’institutions financières représentant plus de 8 700 milliards de dollars d’actifs dans le monde, dont Aviva, Schroders et Axa, cesseront les investissements dans les activités liées à la déforestation.
Les poumons de la planète
Les forêts sont les « poumons de la planète », pourtant celles-ci sont menacées par la déforestation. Depuis les années 1990, un rapport des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, estime que 178 millions d’hectares de forêts ont été perdus dans une zone comparable à la taille de la Libye. Moins de forêts signifie moins de carbone stocké, voire plus d’émissions. En effet, les forêts peuvent libérer du carbone naturellement stocké lorsque les arbres meurent ou lorsque le bois est brûlé après avoir été coupé.
Boris Johnson, chef du gouvernement britannique, s’est ainsi félicité de cet accord en rappelant à la COP26 le rôle central des écosystèmes forestiers qui « soutiennent les communautés, l’approvisionnement alimentaire, et absorbent le carbone que nous rejetons dans l’atmosphère. Ils sont essentiels à notre survie ». Et de conclure, « avec ces engagements sans précédent, nous aurons une chance de mettre fin à la longue histoire de l’humanité en tant que conquérante de la nature, et de devenir son gardien ».
Gardiennage par les peuples autochtones
En outre, une déclaration à la COP26 fait référence à la contribution des peuples autochtones et des communautés locales à la préservation et la protection des forêts tropicales. Les représentants d’États impliqués s’engageront à apporter une contribution financière initiale de 1,7 milliard de dollars pour 2021 à 2025, afin de soutenir « l’évolution positive » des droits de tenure forestière des peuples autochtones et des communautés locales, « tout en reconnaissant et en récompensant plus systématiquement et plus généreusement leur rôle de gardiens des forêts et de la nature ».
« Nous, représentants et ministres des pays présents à la COP26 [ndlr], Reconnaissons les droits à la terre et aux ressources des peuples autochtones et des communautés locales, conformément à la législation nationale pertinente, à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et à d’autres instruments internationaux le cas échéant et que, en dépit de leur rôle important dans la protection des forêts et de la nature, seule une petite partie de ces communautés jouit de droits garantis de propriété, de gestion et de contrôle des terres et des ressources, a accès à l’aide et aux services nécessaires pour protéger les forêts, la nature et pratiquer des moyens de subsistance durables », peut-on lire dans un communiqué.