Depuis 2014, l’Association des acteurs de l’Ingénierie et du Génie Écologiques (A-IGÉco) organise tous les deux ans le Prix national du Génie écologique en partenariat avec l’Office français de la biodiversité (OFB) et le ministère de la Transition écologique. Pour cette 5ème édition, l’A-IGÉco s’est associée à Plante & Cité pour décerner un prix dédié au génie écologique en milieux urbains.
Des dossiers plus nombreux et plus qualitatifs
Les organisateurs ont souligné une hausse significative du nombre de dossiers pour cette cinquième édition : 58 candidatures ont été déposées, contre 38 en 2020 et 18 en 2022.
Ces dossiers se sont en plus démarqués par leur qualité. « Un long chemin a été parcouru, a appuyé Gaël Thevenot, directrice adjointe « acteurs et citoyens » au sein de l’Office Français de la Biodiversité (OFB). Alors que certaines catégories ne trouvaient pas de lauréats les années précédentes, nous avons cette année des co-lauréats. Ce n’était jamais arrivé ! ».
Le prix « expérimentation et recherche appliquée » a également été ajouté pour récompenser les initiatives florissantes en matière de génie écologique.
Neuf projets distingués :
Les lauréats de cette cinquième édition sont :
- Prix restauration des milieux Lauréat : projet de restauration du ruisseau et du marais de Panesière Afin de restaurer les fonctionnalités des milieux humides (stockage et restitution d’eau, épuration de l’eau et réservoir de biodiversité), des travaux ont été entrepris par la Fédération départementale des chasseurs du Jura pour réouvrir le marais et reméandrer le cours d’eau.
- Prix de l’amélioration des continuités écologiques Deux initiatives ont été distinguées.
1 - le projet de restauration des fonctionnalités écologiques de la Nivelle à Ainhoa La Nivelle est un petit fleuve côtier et transfrontalier du Pays Basque, dont le fonctionnement a été perturbé par le barrage d’une ancienne pisciculture, abandonnée depuis 2012. Les travaux visent : l’enlèvement du seuil de dérivation pour décloisonner toute la haute Nivelle et ses affluents, la restauration hydromorphologique du tronçon, la reconstitution d’un matelas alluvial propice au frai des poissons et au développement des invertébrés, la désimperméabilisation de plus de 1000 m² de surfaces bétonnées en bord de rivière, et enfin, le démantèlement des anciens bassins abandonnés, du canal et d’un hangar amianté qui menace de s’effondrer dans la Nivelle.
2 – le projet de restauration de la continuité écologique et de l’hydromorphologique du ruisseau de la Vitardière, en Seine-Maritime. Le ruisseau de la Vitardière a été détourné il y a plusieurs centaines d’années pour alimenter en eau des moulins aujourd’hui abandonnés. Cette action a eu de nombreux impacts sur l’environnement: envasement, inondations, disparition des zones favorables à l’alimentation et à la reproduction des poissons, entrave à circulation des poissons migrateurs... Grâce à l’accord de propriétaires et d’agriculteurs, le ruisseau a pu revenir dans son lit naturel et retrouver ses fonctionnalités écologiques et hydrauliques, après plusieurs mois de travaux.
- Prix de l’amélioration des continuités écologiques Lauréat : projet de restauration hydromorphologique du ruisseau d’Haudricourt projet de restauration hydromorphologique du ruisseau d’Haudricourt Le ruisseau de la Vitardière est un petit affluent de la Bresle, un fleuve côtier de 72 km de long situé au nord de l’arc Normand. Le cours d’eau était impacté par la présence d’ouvrages hydrauliques et d’anciennes dérivations, qui ont dégradé sa morphologie. Les travaux de restauration ont permis au cours d’eau de retrouver son rôle de réservoir biologique pour des espèces fragiles (écrevisses à pieds blancs, truite fario, invertébrés, macrophytes) et de zone de refuge thermique utile dans le cadre du changement climatique. - Prix des pratiques de gestion favorables à la biodiversité Lauréat : projet intégré de restauration des milieux naturels de La Réunion Le projet, porté par le Parc national de La Réunion et le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), a pour objectif d’inverser la tendance à la perte de la biodiversité sur l’île de La Réunion, face notamment à la pression des invasions végétales. La spécificité de sa pratique de gestion réside en la mise en œuvre d’un partenariat entre différents acteurs clés du territoire, autour d’une cellule de Recherche & Développement dédiée, afin de mener des actions coordonnées et dimensionnées à l’échelle de l’île.
- Prix de l’ amélioration des services rendus par les écosystèmes et les sols Lauréat : projet de restauration environnementale de la rivière Yzeron en zone urbaine, à Sainte Foy-lès-Lyon. Débutée à l’été 2018, l’initiative vise l’élargissement de l’Yzeron, cours d’eau recalibré dans les années 70 pour permettre la construction d’une route à double voies. Cette action a cependant entraîné des débordements importants.
- Prix spécial du jury Lauréat : Chantier-école dans le cadre du projet Protéger – Phase 2, en Guadeloupe. Ce projet, chapeauté par le parc national de la Guadeloupe, vise à préserver la biodiversité des milieux aquatiques de Guadeloupe, tout en protégeant la population des risques encourus lors des crues de rivière ou des évènements cycloniques, grâce à l’utilisation de techniques de génie végétal. La phase 1 concernait l’étude des ripisylves et la définition des espèces locales à utiliser en génie végétal L’objectif de la phase 2 visait la caractérisation plus précise des espèces et une définition des techniques d’ingénierie écologique utilisables sur les berges des cours d’eau de Guadeloupe.
- Prix expérimentation et recherche appliquée Lauréat : Programme REEVES (Recherche sur les Espèces Exotiques Végétales EnvahissanteS) Mené par SNCF Réseau, le programme de Recherche sur les Espèces Exotiques Végétales Envahissantes (REEVES) vise à formuler une nouvelle solution de gestion des espèces invasives présentes sur les emprises ferroviaires grâce aux mécanismes naturelles de la concurrence végétale.
- Prix spécial milieux urbains Lauréat : Parc-jardin de la Sente des Rivières, en Normandie Le projet d’aménagement du parc jardin de la sente des rivières, porté par la ville de Montivilliers, consiste à restaurer une ancienne zone humide et à aménager un espace d’environ 30 000 m². Ont notamment été réalisées la végétalisation de la zone humide, la création de jardins familiaux et de potagers, ou encore la mise en place d’une trame verte, bleue et noire.
Grand Prix Lauréat : projet d’aménagement intégré Isère Amont Lancé en 2004, le projet Isère amont s’étend sur 29 communes de l’Isère entre Pontcharra et Grenoble. L’objectif est de redonner de la place à l’Isère pour lutter contre les inondations. Plusieurs aménagements ont été menés : arasement des bancs, création de plages de dépots, reconnexion des bras morts (lônes), comme le bras mort de Pré Pichat. Ces travaux ont également permis de rétablir la continuité piscicole entre l’Isère et ses affluents.