Pourquoi l'Ademe a-t-elle lancé la base Impacts ? Le projet remonte aux débats sur les lois Grenelle 1 et 2. L'information environnementale des consommateurs sur les produits qu'ils achètent avait, à l'époque, été abordée. Nous avons depuis travaillé sur deux points : les méthodes d'évaluation et les données. La base Impacts est destinée aux industriels, voire aux bureaux d'études. Son objectif est double. D'une part, faciliter les calculs des industriels sur l'impact environnemental de leurs produits. D'autre part, harmoniser et garantir la qualité des informations délivrées aux consommateurs. Même sans dévoiler leurs données, les industriels peuvent utiliser la base dans une démarche d'écoconception. Quelles données sont disponibles ? La base est librement accessible en ligne. Elle fournit une série de données sur les matières premières et sur les procédés génériques de production et de transformation de matière ou d'énergie. Au total, plus de 700 procédés sont répertoriés. Pour chacun d'entre eux, sont fournis plusieurs indicateurs dans une logique d'analyse du cycle de vie. Par exemple, les émissions de gaz à effet de serre, l'épuisement des ressources naturelles, l'acidification de l'air, etc. D'où viennent ces données ? La base ne fait que rassembler des données existantes, achetées par l'Ademe après appels d'offres. Elles ont été calculées selon des méthodes reconnues. Nous travaillions en effet avec l'Afnor pour étudier les enjeux propres à chaque famille de produits et pour valider la modélisation des impacts environnementaux. Des industriels participent à ces groupes de travail. Ils seront certainement les premiers à utiliser la base. Notre but est qu'ils puissent développer des méthodes de calcul adaptées à leurs filières. Deux outils ont ainsi déjà été créés. L'un concerne les téléviseurs et l'autre, les chaussures. Prévoyez-vous de développer la base ? Oui, l'Ademe participe à des travaux de recherche pour élaborer des données qui seront ensuite intégrées à la base. Le programme Agribalyse porte sur les productions agricoles françaises. Il a déjà donné de premiers résultats. Le projet Acyvia sur la transformation agro-industrielle est en cours et nous envisageons de travailler cette année sur la papeterie et sur la chimie. À moyen terme, nous prévoyons aussi de développer un mode contributif, où les industriels pourront fournir leurs propres données. Mais tout reste à faire sur ce plan-là. Nous allons, enfin, présenter nos travaux au niveau européen. La France est plutôt avancée sur ces sujets. Nous voulons nous assurer que les futurs projets de l'Union européenne seront en phase avec ce que nous avons déjà réalisé.