Les 98 millions de tonnes de résidus pétroliers issues chaque année dans le monde des fonds de cuve ou des salles des machines des navires ont de la valeur. Ecoslops en a fait sa spécialité en les transformant en carburants marins recyclés, conformes aux standards internationaux. Créé en 2009 par Michel Pingeot, ancien P-DG d'Heurtey Petrochem, et soutenu financièrement par A Plus Finance et BNP Paribas Développement, le groupe compte aujourd'hui accélérer son déploiement industriel. Ecoslops vient ainsi de lancer son processus d'introduction en Bourse, sur le marché Alternext Paris. Le groupe finalise actuellement la construction de son premier site industriel de recyclage à Sines, premier port industriel portugais. Cette installation a une capacité de production de 19 200 tonnes de carburant par an, pouvant être portée à 26 400 tonnes. Un accord de référence a été conclu avec MSC, numéro deux mondial du transport maritime de conteneurs, qui doit commencer à générer les premiers euros de chiffre d'affaires en 2015. Le potentiel du marché reste immense, selon Ecoslops. L'interdiction de rejeter en mer les résidus hydrocarburés appelés « slops » a conduit à la mise en place obligatoire de leur collecte. De nombreuses infrastructures portuaires ne sont toutefois pas en conformité, et les slops collectés sont le plus souvent revendus pour incinération et faiblement valorisés. Plusieurs projets de nouvelles usines sont ainsi à l'étude, en Côte d'Ivoire, à Singapour ou en Europe du Nord à l'horizon 2017. Un accord supplémentaire avec un armateur de référence pourrait être conclu à cette occasion. Le projet d'introduction en Bourse doit donner à Ecoslops les moyens de financer ce plan, tout en renforçant la R & D, en vue d'augmenter le rendement du procédé technologique de raffinage actuel. L'objectif est de le faire passer de 80 % à 92 % de carburant marin. Les modalités finales de la mise en Bourse seront arrêtées dans les prochaines semaines.