La Centrale énergie déchets de Limoges Métropole (CEDLM) a investi dans un équipement de filtration des fumées qui permet d'atteindre un niveau inédit d'oxydes d'azote (NOx) : 80 mg/m3 , contre 200 mg/m3 précédemment. Avec, à la clé, un taux réduit de TGAP (4,08 euros/tonne en 2015 contre 8,15 euros/tonne). Le dispositif, fourni par la société américaine W.L. Gore, a consisté à installer des manches filtrantes dans les filtres existants, après le poste d'injection d'ammoniac, qui permet un premier abattement des oxydes d'azote. Ces manches sont composées, à l'extérieur, d'une membrane respirante en PTFE. Très poreuse, elle stoppe les particules (poussières, réactifs de traitement comme la chaux, le charbon actif, ou l'argile), sans perte de charge par rapport à l'installation existante. « À l'intérieur sont placés les inserts catalytiques, qui déclenchent la réaction d'oxydation des oxydes d'azote en présence d'ammoniac, à environ 200 °C », indique Benoît de Montard, responsable commercial de W.L. Gore. Enfin, le tout est rigidifié grâce à une structure métallique. Les trois éléments sont installés manuellement. Chaque manche, longue de 6 m, nécessite une minute. Soit environ dix jours pour le remplacement des anciennes manches et les tests de démarrage. Les trois lignes de l'unité ont été équipées dans le courant de l'année 2014, et représentent un investissement d'un million d'euros. Le suivi des émissions montre que les poussières ont également été réduites, entre 54 et 81 % selon les lignes. La durée de vie des filtres à manche catalytique est estimée à six ans. Limoges est la première ville française à avoir opté pour cette technologie, et la deuxième en Europe.