Le suisse Ava-CO2 remet au goût du jour la carbonisation hydrothermale (HTC), alternative au séchage thermique des boues, avec 50 à 60 % d'économies d'énergie. La biomasse, préchauffée à 160 °C avec de la vapeur, subit une hydrolyse à 180 °C. Puis, dans le même réacteur, la carbonisation survient à 210 °C et 22 bars, avant condensation. Un filtre-presse porte le mélange à 70 % de siccité. Il en ressort un biocharbon, pouvant servir de combustible en cimenterie par exemple, et un liquide qui est filtré pour récupérer des résidus de biocharbon. « 99 % du phosphore des boues se retrouve sur le biocharbon, indique Thomas M. Kläusli, directeur marchés de la PME. Il est plus facile à extraire que dans les cendres d'incinération ; nous injectons moitié moins d'acide sulfurique. » Cette réaction porte le phosphore en solution liquide, qui est précipitée pour produire de la struvite, ou nanofiltrée et concentrée pour obtenir de l'acide phosphorique. Ava-CO2 envisage de lancer un pilote dans une station d'épuration suisse début 2015.