Les essais ont été menés sur un boulevard de la Communauté d'agglomération de Limoges Métropole, à deux fois deux voies. Cette route a permis de tester quatre configurations de revêtements et de luminaires, chacune sur 200 mètres. Trois types de revêtement ont été expérimentés : des granulats clair avec liants clairs et incorporation de dioxyde de titane (blanc), des granulats clairs avec un bitume classique ayant subi un hydrodécapage pour enlever le film noir de surface, et un revêtement standard (granulat gris et liant noir). Ils ont été combinés avec trois gammes d'éclairage Led haut de 9 m de 77, 103 et 140 W , implantés dos à dos sur le terre plein central.La luminance a été testée – avec d'autres paramètres - par des équipements développés par le Cerema, Cyclope et Coluroute. Quatre campagnes de mesures ont été réalisées (tous les six mois). Résultat : « On atteint jusqu'à 70 % de réduction de l'éclairage nécessaire, alors que nous espérions une réduction de l'ordre de 50 à 60 %. En fait, nous avons atteint la limite de l'abaissement de l'intensité des Leds, soit 50 % », se félicite Alain Beghin, directeur technique de Malet. Pas question de changer les ampoules pour les 12 mois d'expérimentation restant, car le projet prévoit également de mesurer le vieillissement des Led.Surtout, Lumiroute montre que même les sections témoins sont sur-éclairées, car en vieillissant, le film noir à la surface de la route disparaît, laissant place au gris du granulat, ce qui modifie leur capacité à réfléchir la lumière. Par ailleurs, ces résultats ouvrent des perspectives en matière de réduction de la pollution lumineuse.Malet a déjà réalisé plusieurs petits chantiers expérimentaux combinant revêtement et éclairage adapté, notamment à Tarbes ou Figeac. Cet été, c'est le port La Teste, en Gironde, qui sera réhabilité. « Outre la réduction de la consommation d'énergie et le confort visuel, cette solution va permettre de valoriser le patrimoine en ajoutant des éclairage sur les façades », complète Alain Beghin. « En fait, deux configurations sont possibles : un revêtement clair pour une efficacité énergétique maximale, et un revêtement classique avec hydrodécapage pour une solution plus économique et esthétique ».Ce chantier a été réalisé dans le cadre de l'appel à projets du ministère de l'Écologie, visant à soutenir les actions entreprises en faveur de l'innovation routière. Au bout des trois années d'expérimentations, une analyse du cycle de vie sera réalisée. Et le ministère délivrera un avis sur le procédé.Albane Canto