Ce mardi 21 mai, Soprema a présenté ses solutions naturelles « Éco-sourcées » pour isoler les bâtiments neufs ou rénover des constructions existantes. Un engagement stratégique que l’entreprise inscrit dans le cadre de l’Accord de Paris.
« En quatre mois, la part de produits bio-sourcés dans nos ventes a augmenté de 25 %, se réjouit Hervé Fellman, directeur général du groupe Soprema. Ces produits désormais se hissent désormais à 12 % et nous visons les 20 % d’ici à trois ans. » Ce virage « vert », l’entreprise familiale basée à Strasbourg, qui se défend de faire du « green washing », l’a engagé en 2009. Spécialisée dans les produits d’étanchéité et d’isolation, le choix stratégique de fabriquer des produits éco-sourcés – un terme que l’entreprise a déposé et qui englobe les mots naturel et recyclé – est apparu comme une évidence : « Nous sommes très liés aux hydrocarbures fossiles, mais le zéro pétrole, c’est pour après-demain », constate Hervé Fellman.
Répondre aux attentes des professionnels et des particuliers
Avec la RT 2012, le label E+C-, et bientôt la RE 2020, l’entreprise se devait de suivre l’évolution réglementaire et répondre à la prise de conscience des consommateurs. « Quand on consomme bio, on veut aussi habiter bio », image Matthieu Lechantre, directeur marketing de Soprema.
Aussi a-t-elle développé une offre bio-sourcée à base de matériaux issus de la biomasse végétale (bois, chanvre, lin) ou animale (plumes de canard). « Ces matériaux ont la capacité d’apporter un grand confort thermique sans beaucoup de ventilisation, d’aération ou de climatisation », explique Matthieu Lechantre.
Isoler les combles avec du papier recyclé
C’est le cas de la ouate de cellulose, vendue depuis 2009 sous la marque Univercell pour l’isolation des combles perdus. Elle est fabriquée à partir de 90 % de journaux recyclés dans une usine basée en Gironde, dont la capacité de production s’élève à 25000 t par an. Pour poursuivre sa croissance sur ce marché, Soprema envisage, « à très court terme », une augmentation de cette capacité et étudie la création d’un nouveau site à proximité d’une source de papier recyclé.
Par ailleurs, au plus tard au début de l’année prochaine, l’entreprise alsacienne proposera, en lien avec un partenaire, une machine spéciale pour les chantiers d’isolation. « Nous travaillons sur la densité du produit afin de gagner 20 % de matière à la pose », présente le directeur marketing.
Autre nouveauté, Universell pourrait décrocher la DTU 45-11 dont la publication est attendue d’ici à la fin de l’année. Elle deviendrait alors un produit d’usage courant et éligible aux aides financières liées à la rénovation thermique des bâtiments.
Un panneau isolant respirant
Autre produit bio-sourcé, autre région de production : Pavatex, un panneau isolant rigide ou semi-rigide mettant en œuvre de la fibre de bois (aubier de résineux), est produit dans les Vosges à partir de déchets de scieries et de plaquette forestières. Cette activité fait suite au rachat de la société suisse Pavatex en 2016. Cinq solutions de la gamme ont été cette année labellisées Efficient Solution, une reconnaissance qu’attribue la fondation Solar Impulse. Soprema étudie l’emploi de plaquettes en peupliers « pour sortir du résineux ». Produit à sec et à froid (A+ en termes de qualité de l’air intérieur), Pavatex assure le confort thermique (confort d’été) mais aussi acoustique et est perméable à la vapeur d’eau. L’entreprise a présenté le Pavatex Confort 36, qui affiche le meilleur lambda du marché. « Cette épaisseur est un défi technique, précise Matthieu Lechantre. Nous avons travaillé sur le défibrage, l’orientation des fibres et la densité. »
À noter, les produits en ouate de cellulose et en fibre de bois de Soprema ont décroché le label Produit bio-sourcé créé par Karibati, un bureau d’études spécialisé dans les matériaux bio-sourcés.