Il y a un an, le 21 janvier 2021, le groupe iliad a annoncé sa stratégie climat et son engagement à atteindre la neutralité carbone dès 2035. Depuis, plusieurs faits marquants sont venus accroître la détermination du groupe à agir. Tribune signée par Thomas Reynaud, directeur général chez Free-Groupe iliad.

D’abord, le rapport du GIEC de juin 2021, qui a confirmé cette vérité que certains ne voulaient pas voir : le réchauffement climatique touche indistinctement toutes les régions du monde. Les dernières pluies torrentielles en Allemagne et en Belgique l’ont dramatiquement montré. Ensuite, cette certitude croissante que le climat et la biodiversité vont de pair. Les solutions fondées sur la nature sont en effet des alliés indispensables. Une étude récente de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a montré que les écosystèmes à eux seuls pouvaient garantir, pour un tiers, l’atteinte des objectifs d’atténuation climatique planétaires attendus d’ici 2030.

Autre fait marquant : la question de l’empreinte du numérique qui, représentant 3 à 4 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, s’impose de plus en plus dans les débats. Nous devrons là aussi en maîtriser les impacts dans la durée, et surtout faire du numérique un formidable outil technologique au service de la lutte contre le changement climatique. Enfin, la COP 26 qui, au-delà des succès et déceptions propres à ce type de sommet, est venue réaffirmer un cadre international commun et un cap à tenir.

Ce cap nous le connaissons : limiter le réchauffement mondial à 1,5 °C. Le cadre commun, nous l’avons aussi : le Pacte mondial des Nations Unies que Free – Groupe iliad a récemment rejoint, ainsi que le Science Based Target, cette approche qui permet à une entreprise comme la nôtre de définir en interne, tout au long de nos différents process, des objectifs qui contribuent à agir efficacement pour notre planète.

1 milliard d’euros sur 15 ans

Agir, c’est appliquer une méthode, fédérer les volontés. C’est aussi nécessairement mobiliser des moyens à la hauteur des enjeux. Free a décidé pour sa part de consacrer 1 milliard d’euros sur 15 ans. Une somme qui montre l’ampleur des chantiers que nous allons mener. Une somme qui doit aussi être employée à bon escient.

Agir, c’est aussi changer les pratiques. Et je suis fier que nous ayons commencé à appliquer un prix interne du carbone de 50 euros par tonne. Ce prix palier, encore minimum et volontaire, n’a pas été choisi par hasard et il nous a déjà aidés à valider des décisions d’achats ou à en refuser d’autres car le coût carbone de l’opération était trop élevé, l’investissement s’avérant au final plus coûteux que l’économie carbone effectivement réalisée.

Agir, c’est enfin ne perdre aucun instant, et même accélérer dès que possible. Je suis donc fier également que nous ayons atteint, dès cette année, notre objectif de fourniture d’électricité 100% renouvelable et que nous ayons engagé nos premiers projets de développement de puits de carbone en France. Ces actions viennent prolonger les efforts que nous menons depuis des années, notamment en matière de transports – avec l’abandon du fret aérien au profit du maritime et du fluvial – et de performance environnementale de nos Freebox, autant pour ce qui est des composants que des consommations électriques mais aussi nos travaux pour renforcer la performance énergétique de nos réseaux (extinction de certaines fréquences la nuit, choix d’équipement plus performants)

Nous avons collectivement devant nous une décennie décisive. Chaque degré compte et chaque retard pris coûtera plus cher s’il fallait réagir de manière désordonnée ou dans l’urgence. C’est une transformation totale de nos manières de vivre, de consommer, de nous déplacer, de nous éclairer, de nous chauffer, à laquelle nous devons procéder.

Révolution numérique et écologique

Le numérique est un atout technologique majeur pour cela, comme l’a d’ailleurs souligné l’Ademe dans son dernier rapport Transitions 2050 ou encore RTE dans ses travaux sur les Futurs Energétiques 2050. C’est grâce au numérique que nous pourrons mieux maîtriser et optimiser nos consommations énergétiques et par là même, réduire drastiquement le recours aux énergies fossiles, que nous pourrons développer les puits de carbone et enfin, avec l’appui de l’intelligence artificielle, que nous pourrons anticiper et nous adapter aux conséquences du changement climatique. Le numérique, par ses capacités de mesure fine et d’anticipation des conséquences de nos choix, doit nous permettre d’atteindre plus rapidement notre optimum collectif.

Certains voient le numérique comme une menace. C’est, en réalité, si nous savons bien en encadrer les pratiques, une formidable opportunité. Il est le moyen donné à notre époque pour accomplir la lourde tâche qui lui incombe. La révolution numérique d’hier est achevée. Devant nous, nous avons une nouvelle révolution numérique, tout autant numérique qu’écologique. Et quand il s’agit de révolution, Free répond toujours présent.