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Tribune | « Les plans de transition : un outil essentiel pour intégrer l’ESG dans l’entreprise »

PUBLIÉ LE 23 SEPTEMBRE 2024
PIERRE MAUGERY-PONS, VICE-PRÉSIDENT D'EFFESO MANAGEMENT CONSULTANTS
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Tribune | « Les plans de transition : un outil essentiel pour intégrer l’ESG dans l’entreprise »
Crédits : adobestock
Les entreprises doivent relier leurs objectifs financiers à leur plan de transition « ESG », développe dans cette tribune Pierre Maugery-Pons, vice-président d’Efeso management consultants. 

On peut considérer comme acquis que la transition vers une économie durable ne peut pas être uniquement financée par les États. Dès lors, les entreprises doivent non seulement évaluer l’impact de leur activité actuelle et future sur l’environnement et la société, mais aussi et surtout apprécier les besoins de financement correspondants en fonction de leur plan d’affaires. Il s’agit d’évaluer le montant des investissements requis, et les conditions de leur financement. Est-ce que ces derniers peuvent être autofinancés ? Quelles sont les conséquences sur la dette ? Doit-on envisager une opération en capital ? Quel sera l’impact sur la rentabilité future de l’entreprise ? Le principe essentiel est de pouvoir identifier les relations entre les indicateurs ESG et financiers de l’entreprise pour pouvoir prendre les bonnes décisions et assurer la pérennité de l’activité.
 
Identifier les sujets clefs, la situation et les axes de progression de l’entreprise
Dans un contexte où les sujets liés au développement durable sont nombreux et variés, le premier enjeu est d’identifier les sujets clefs pour l’entreprise en fonction de sa taille et de son secteur d’activité. La plupart ont déjà mis en place des outils de cartographie ESG et des analyses de matérialité conformément aux demandes des régulateurs. Cependant, ces analyses sont trop souvent décorrélées des volumes d’activité et de l’état de l’outil de production.

Prenons l’exemple de la production de verre qui est très énergivore et s’appuie sur l’utilisation de fours. Le processus de fabrication diffère suivant les produits, leur composition et leur forme. Un même four peut être utilisé à la fabrication de plusieurs produits. L’organisation de la production, le nombre de produits différents a un impact sur les consommations d’énergie et, in fine, sur les émissions de GES. Ce rapport est beaucoup plus compliqué qu’une règle de trois. Il est difficile de penser que les volumes de production et les émissions de GES sont proportionnels. Encore plus de rapprocher les indicateurs financiers de ces émissions de GES.
 
Le deuxième enjeu consiste à choisir les bons indicateurs et la bonne approche. Alors que les « référentiels » et les normes se multiplient. Il s’agit de trouver celui qui sera pérenne, reconnu par l’ensemble des acteurs. Un bon référentiel doit être adapté à l’activité et permettre de comparer les entreprises entre elles pour pouvoir évaluer leur performance ESG.

L’approche par secteur d’activité, taille et implantation géographique est souvent privilégiée. Le régulateur et surtout les associations professionnelles ont posé les bases de ces référentiels et peuvent fournir des indications utiles. Les sujets clefs sont connus et peuvent servir de point de départ en fonction de l’exposition de l’entreprise aux différents thèmes du développement durable. Ainsi, un producteur d’énergie n’aura pas les mêmes enjeux qu’un distributeur de matériaux de construction, ou qu’un fournisseur de services numériques par exemple. Il en est de même pour une multinationale par rapport à une PME locale.

En tout état de cause, une revue de l’offre s’impose comme point de départ. Quel est l’impact de ma gamme de produits et services sur mes indicateurs extra-financiers ? Quelles sont les évolutions prévisibles de la demande ? À quel niveau : local, régional, national (ce point est particulièrement important en ce qui concerne l’économie circulaire et l’évolution de ma chaîne logistique) ? Quelles sont les opportunités de contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique, la préservation des ressources naturelles ou la biodiversité ?
 
Évaluer les coûts liés à l’action environnementale de l’entreprise
L’aspect le plus délicat est de réconcilier des approches ESG, souvent trop théoriques, avec les réalités opérationnelles de l’entreprise. Trop souvent, les analyses ESG effectuées par des cabinets externes se révèlent inutiles. Les bilans carbone, par exemple, sont encore parfois des exercices théoriques réalisés une fois par an sans lien avec les opérations. Difficile dans ces conditions de réconcilier les émissions de gaz à effet de serre, le volume de déchets ou les consommations d’eau, aux différents composants de l’offre de produit ou de service, aux volumes de production de l’entreprise. Pourtant, si elles sont capables de mesurer les revenus, la rentabilité ou les CAPEX d’un produit ou d’une offre, elles doivent également le faire pour leur impact sur l’environnement. Ainsi, chaque solution déployée pour réduire un impact environnemental (émissions, déchets, eau…) doit être quantifiée financièrement. Ce n’est qu’à cette condition qu’il est possible d’établir des projections pertinentes et de mesurer « les coûts » impactant les revenus de l’entreprise. 
 
Établir des projections et un plan d’action de transition
En réalisant un lien entre l’offre de l’entreprise et les coûts associés aux actions visant à réduire son impact environnemental ou sociétal, l’entreprise peut construire des business plans cohérents. Les organisations dépassent de cette manière le hiatus entre prescriptions théoriques et actions concrètes. Si elles décident de s’engager, elles disposent de projections financières fiables permettant de dresser des scénarios d’évolution d’activité. Ces analyses réconcilient les estimations d’EBITDA, les besoins de trésorerie, le CAPEX aux objectifs de réduction d’émission de GES, de réduction des déchets ou de préservation des ressources naturelles. Les entreprises disposent également d’éléments tangibles permettant d’orienter leurs recherches de financements et de subventions. Les nouvelles réglementations liées à la CSRD sont au cœur de ces sujets. Plus les entreprises s’engageront dans cette approche pragmatique, plus elles seront à même de passer le « mur » de la transition et d’engager des stratégies de développement pérennes, compétitives et durables.
 
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