Les disques biologiques, ou biodisques, utilisent un procédé intensif reposant sur le développement d'une flore bactérienne à la surface de disques minces rassemblés en batterie. Seule la moitié est immergée dans les eaux à traiter, l'oxygénation se fait donc naturellement par rotation constante lors du passage dans l'air. Ce procédé est connu depuis les années 1970, mais il avait été plus ou moins abandonné en France à cause de problèmes de fonctionnement. « Les disques étaient fragiles et poreux, l'entraînement inadapté et les axes pouvaient casser », se rappelle Stéphane Jayle du Satese d'Indre-et-Loire. Mais seuls les matériaux étaient en cause, pas la technique épuratoire.
un procédé rénové
De nouveaux matériaux, plus légers et plus résistants, sont apparus sur le marché entre 1995 et 2000. Le polypropylène a remplacé le polystyrène pour les disques.
« Il est traité anti-UV et la durée de vie d'un biodisque est aujourd'hui de vingt à vingt-cinq ans en moyenne, précise Isabelle Geissbuhler, ingénieur commercial chez R %26 O Dépollution, distributeur exclusif du fabricant Mita en France. Et la motorisation a été changée. Nos ventes ont ainsi été multipliées par trois entre 2000 et 2005. »
Le principal avantage de ce procédé, c'est sa taille. Il prend peu de place (< 2 m2/EH) et peut s'intégrer dans un local. Il convient particulièrement aux petites communes, jusqu'à 2 000 EH. Il s'adapte bien aux variations de charge et donc aux communes touristiques. En dix jours, les bactéries se développent pour traiter les charges nouvelles.
Par ailleurs, la consommation électrique est faible : 2,2 kW selon le distributeur. Elle est liée uniquement à la rotation du disque et non à l'aération comme dans les stations d'épuration à boues activées.
Pour l'entretien, selon le distributeur, il peut être effectué simplement par un agent communal et seul un graissage des moteurs, une fois par an, est nécessaire. Cependant, selon Stéphane Jayle, certaines opérations, telles que le changement des paliers (qui doit être effectué tous les dix ans sur les nouveaux modèles), la vidange des moteurs et l'entretien des pompes, nécessitent une maintenance spécialisée.
des contraintes mesurées
Leurs rendements épuratoires et la qualité des rejets sont satisfaisants sur les matières organiques et les matières en suspension. En revanche, la dénitrification n'est pas bien maîtrisée. Les nitrates se retrouvent dans le clarificateur. « Il faut surtout bien adapter la surface du disque à la taille de la commune », recommande Stéphane Jayle. Il faut une surface de 1 m2 pour traiter 8 g de DBO5. En comptant 60 g de DBO5 par EH, il faut environ 150 000 m2 pour 2 000 EH, soit un coût de 180 000 E brut d'après R %26 O Dépollution. Mais, selon Stéphane Jayle, les investissements (hors maintenance)
avec MSE (Veolia) vont de 504 E/HT par EH, pour une commune de 230 EH, à 477 E/HT par EH, pour 800 EH.
Le biodisque produit des boues liquides (100 m3 par an pour 700 EH), ce qui pose le problème de l'épandage semestriel. Sur ce point, il se retrouve désavantagé par rapport aux technologies concurrentes comme les lagunes ou les filtres plantés. « Avec les roseaux, les boues sont éliminées seulement tous les dix ans et sous forme de terreau », souligne Jacques Braconnier du Satese
du Loir-et-Cher. Malgré cela, le biodisque semble promis à un bel avenir.