Nouveaux capteurs, préleveurs, débitmètres électromagnétiques, transmetteurs... : la moitié de la gamme « eau » d'Endress+Hauser (E+H) a été renouvelée au cours du premier semestre 2010, en visant notamment un renforcement de la modularité des appareils. Ainsi, le nouveau transmetteur Liquiline CM442 est adapté à la fois pour l'analyse et le prélèvement. Il est pour l'instant équipé de deux voies et en comptera huit en 2011. Il comporte un module d'entrée commun à tous les capteurs, et il est compatible avec tous les paramètres physico-chimiques disponibles en technologie Memosens. Cette dernière, lancée en 2005, associe le stockage de l'information recueillie sur le capteur et une communication numérique entre le capteur et le transmetteur. Elle est disponible pour tous les capteurs de la gamme, comme l'Oxymax COS61D (oxygène dissous) et le Turbimax CUS51D (turbidité et MES).
De son côté, le préleveur Liquistation CSF48, équipé du Liquiline CM442, peut être transformé en station de mesure à laquelle se raccordent différents capteurs. Ce préleveur intègre un nouveau système de pompage, destiné à garantir une vitesse toujours adaptée. L'armoire est disponible en Inox ou en matériaux composites : en polystyrol pour une utilisation à l'intérieur des bâtiments, ou en Luran ASA-PC pour l'extérieur.
BAISSE DE 10 % DU CA
Ces évolutions s'intègrent dans la stratégie de l'entreprise de « standardisation d'appareils interconnectables qui est unique sur le marché », d'après Cédric Fagot, chef de marché eau et environnement d'E+H. L'objectif est de rendre l'offre plus lisible, et de faciliter l'installation et l'utilisation des appareils.
Dans le même esprit, les débitmètres de Flowtec (filiale du groupe) et les capteurs de pression et de niveau d'E+H sont désormais équipés d'une même interface homme-machine, qui devrait couvrir progressivement toutes les lignes de produits du groupe, « de manière à créer un standard d'interface. Cela signifie des documents techniques identiques, des pièces de rechange communes... », explique Ullrich Schinle, responsable marketing sur les marchés pression et niveau.
Malgré la crise, le groupe n'a donc pas renoncé à investir dans l'innovation. En valeur, les investissements en R et D ont diminué de 37 % entre 2008 et 2009, mais en proportion du chiffre d'affaires, ce poste a augmenté de 6 % sur une année, cela étant lié à la baisse du CA du groupe : -9,5 % entre 2008 et 2009. « C'est la première fois depuis cinquante-sept ans que nous enregistrions un recul si important », explique Urs Endress, directeur général d'Endress+Hauser France. Un recul qui s'explique avant tout par le ralentissement de l'activité industrielle en Europe, surtout dans certains secteurs clés, comme la chimie, la papeterie, les énergies renouvelables. Le marché de l'eau, quant à lui, a continué à croître.
Malgré cette conjoncture tendue, l'entreprise n'a perdu en Europe que 54 de ses 6 337 employés, grâce notamment à une organisation flexible du travail. Les employés français ont finalement accepté de mettre en place un système de compte-temps, comme en Allemagne et en Suisse, réduisant le nombre d'heures travaillées sur un mois « maigre » pour les augmenter lorsque l'activité reprend. Quant à l'activité future, elle devrait être tirée par les marchés asiatiques et moyen-orientaux.