Alors que la communauté urbaine de Bordeaux (CUB) avait ouvertement lancé fin mai une réflexion sur le devenir de la gestion de l'assainissement, son président Vincent Feltesse propose finalement de « préparer le terrain à un retour en régie publique de l'ensemble du service de l'eau à l'horizon 2018 ».
La gestion de l'assainissement, mais aussi de l'eau potable, reviendrait dans le giron de la CUB dès 2018. Pour l'instant, ces deux services publics sont délégués à Lyonnaise des eaux, dans le cadre d'un contrat de concession courant jusqu'à 2021 pour l'eau, et d'un contrat d'affermage s'achevant le 31 décembre 2012 pour l'assainissement.
Ces deux contrats conclus en 1992 ont été récemment renégociés, générant un gain pour la CUB de respectivement 233 millions d'euros et 46 millions d'euros. D'où le sentiment d'avoir longtemps payé trop cher. Mais la décision du retour en régie, qui doit encore être validée par un vote du Conseil de communauté du 8 juillet 2011, est avant tout fondée sur une conviction : « L'eau constitue un bien commun, dont le service public doit se réapproprier les enjeux de gestion et de gouvernance », souligne un communiqué de la CUB.
Décision politique donc, d'autant qu'une récente étude menée sur six scénarios pour la gestion de l'assainissement affirmait que la régie, l'affermage et la régie intéressée sont trois scénarios adaptés aux enjeux communautaires.
La date de 2018, quant à elle, permettrait à la CUB « de mettre à plat, sans précipitation, les différents écueils techniques et sociaux inhérents à un passage en régie ». En attendant, un contrat court de délégation de service public pour l'assainissement devrait être conclu, afin de synchroniser les échéances des deux contrats.