Sans semence, pas d'agriculture. Dans la bio, elles doivent être particulièrement résistantes car, en cours de culture, pas question d'asperger des produits chimiques si une maladie survient. Depuis quelques années, la carie commune du blé fait ainsi des ravages et inquiète la filière. La solution ? Se serrer les coudes et améliorer la sélection en amont. Une recette que les deux principales coopératives de céréales biologiques, la normande Biocer et la bourguignonne Cocebi, ont choisi d'appliquer à la lettre en ouvrant une station commune de collecte, de triage et de conditionnement de semences à Maisse (91). « Un emplacement idéal, à mi-chemin de nos deux sièges sociaux et au coeur de notre zone de collecte, le quart nord-ouest de la France », indique Bernard Nolot, directeur de Cocebi et directeur délégué d'Union Bio Semences, l'entreprise créée pour gérer la station. Dotée de trois chaînes de triage, elle a permis de traiter 3 500 tonnes en phase de démarrage. Mais sa capacité annuelle est bien supérieure, de l'ordre de 26 000 tonnes. Sa montée en puissance dépendra de la réactivité des autres coopératives. En plus de cette installation, qui a coûté 1,3 million d'euros, l'entreprise veut accompagner des agriculteurs en reconversion. Enfin, le recours à l'agriculture bio étant intiment lié à la protection des captages prioritaires en eau potable, cet équipement a bénéficié d'une double aide (370 000 euros chacune) de la régie Eau de Paris et de l'agence de l'eau Seine-Normandie.
