Dans cinq ans, 8 500 logements de Grigny (91) seront chauffés et alimentés en eau chaude sanitaire par géothermie. La ville a déposé le mois dernier auprès de la préfecture un permis de recherche et d'exploitation pour deux puits. Comme beaucoup de villes d'Île-de-France, elle est assise sur d'importantes réserves d'eau chaude, dont la température oscille entre 55 et 85 °C. Le projet est porté par le Syndicat intercommunal de la périphérie de Paris pour l'électricité et les réseaux de communication (Sipperec), à qui la ville a confié sa compé tence en matière de chauffage urbain. « Nous étions à la recherche d'une source d'énergie renou velable pour notre Zac de centre-ville. De nom breuses familles grignoises se trouvent en situation de précarité éner gétique. La géothermie diminuera la facture des abonnés de 20 à 25 % et permettra d'échapper à l'augmentation du coût des énergies fossiles », explique Michel Druel, directeur des services techniques de la ville. Reste que la technique réclame des investissements de départ importants. La municipalité compte cependant les limiter. D'abord, elle dispose déjà de deux réseaux de chaleur (uniquement ali mentés au gaz) qu'elle pourra étendre progressivement. Ensuite, elle pourra certainement compter sur la générosité du Fonds chaleur. Enfin, elle entend faire baisser les coûts de forage de 30 %. « Le creusement d'un doublet revient envi ron à 13 millions d'euros. En mutuali sant la location d'une foreuse, qui peut venir de loin, avec d'autres villes inté ressées comme Rosny-sous-Bois (93), Bagneux (92), Arcueil ou Gentilly (94), nous pourrions descendre à 10 mil lions », estime Michel Druel.