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Accueil > Actualités > Eau > UN SCHÉMA DÉPARTEMENTAL ORIENTE LA GUYANE
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UN SCHÉMA DÉPARTEMENTAL ORIENTE LA GUYANE

PUBLIÉ LE 1er NOVEMBRE 2012
LA RÉDACTION
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Le magazine des professionnels de l’eau et de l’assainissement.
C ette étude a été confiée au groupement Terra-Sol et Etiage Guyane. Plusieurs contraintes locales ont dû être prises en compte. Le département se distingue par une très forte dispersion de la population et par l'absence sur certains secteurs d'accès routier, orientant les choix vers des ouvrages rustiques et peu exigeant en maintenance. Les conditions é qua-to riales induisent en outre des cinétiques biologiques à intégrer dans la gestion des déchets or ga niques. Enfin, le monde agricole guyanais n'ayant jamais été sollicité pour la valorisation agricole des boues d'épuration, un important travail de sensibilisation a été effectué. Toutes les étapes de l'élaboration du schéma ont été validées par un comité de pilotage composé de l'ensemble des acteurs de l'assainissement du département. Une majorité des ouvrages d'assainissement ne possédant pas d'auto-surveillance en Guyane, les évaluations de la production ont été faites sur la base d'un long travail d'observation du niveau d'équipements, du degré de fiabilité des systèmes d'épuration, ainsi que de l'organisation des gestionnaires. Ces résultats ont été couplés à des ratios statistiques de l'Insee pour l'estimation des productions futures, jusqu'à 2030, des déchets concernés (boues d'épuration et de potabilisation, matières de vidanges). La collecte et l'analyse de ces données ont permis d'acquérir une bonne connaissance des gisements, de la qualité des sols et des pratiques agricoles, de l'adaptation de certains équipements de traitement aux conditions guyanaises, de l'acceptabilité environnementale et sociale des procédés, du contexte d'isolement de certains sites de production et des contraintes é co no-miques. Sur cette base ont été proposés plusieurs scénarios de gestion des sous-produits de l'assainissement et de potabilisation. Pour les boues d'épuration, deux solutions ont été écartées. Leur élimination par incinération n'est pas envisageable à court ou moyen terme faute d'un gisement suffisant. En outre, si le contexte énergétique local est en faveur d'une valorisation du biogaz produit en électricité via la méthanisation, l'intérêt de ce procédé reste limité en Guyane. Car cela supposerait de mobiliser une grande variabilité de déchets fermentescibles afin d'optimiser l'outil et de réaliser des économies d'échelle. Par contre, leur valorisation agricole présente un intérêt certain en Guyane, malgré l'acidité généralisée des sols. En effet, la profession agricole est particulièrement favorable à l'épandage et les surfaces potentiellement épandables (12 500 hectares) sont très supérieures aux besoins (2 200 hectares en 2020). En outre, l'essentiel du parc épuratoire étant composé de lagunes (70 % du parc et 65 % de la charge polluante en EH), les solutions de valorisation des boues lors des opérations de curage sont réduites. Les boues de lagune ne pré sentent pas une siccité suffisamment élevée (> 30 % MS) pour être acceptées en centre d'enfouissement (ISDND) ou en incinération. L'épandage agricole avec chaulage préalable s'est donc imposé pour valoriser les boues issues d'un lagunage et des Step de Cayenne et de Saint-Laurent-du-Maroni. Pour les communes isolées (Papaïchton, Maripasoula ou Camopi), où le maraichage est incompatible avec l'épandage et où les exportations de boues vers les communes à fort potentiel agricole sont difficiles, voire impossibles, le schéma a opté pour une déshydratation suivie d'une élimination en ISDND. Le compostage nécessite un gisement de coproduits suffisant et de qualité pour garantir un débouché au compost en tant que produit, conformément à la norme Afnor NF U 44-095. Il n'a donc été retenu que pour la Step de Kourou (20 000 EH). Concernant la gestion des matières de vidange, l'injection en tête de Step est la voie préférentielle. La Step de Kourou est déjà adaptée à la réception de ce type de déchets et il en sera de même sur celles de Sinnamary et d'Apatou moyennant des améliorations, ainsi que sur les futures Step de Cayenne et Saint-Laurent-du-Maroni. Autre option prescrite, le traitement sur filtres plantés de roseaux, particulièrement bien adapté aux conditions climatiques de la Guyane. De par ses caractéristiques techniques rus tiques, son intégration esthétique, l'utilisation potentielle de matériaux locaux, la technique a été retenue pour les communes isolées (Saül, Grand Santi, Oua-nary, Saint-Élie, Maripasoula et Papaïchton ). Les lagunes existantes seront aussi aménagées pour le prétraitement et l'injection de matières de vidanges. Enfin, sur les boues de potabilisation les scénarios pressentis sont, d'une part une déshydratation par décantation/épaississement in situ, sur un lagunage à créer, avec curage annuel et élimination en ISDND et, d'autre part, un transport liquide des boues pour une injection en tête de Step. Afin de donner un statut contractuel à cette étude et donc de la rendre opposable aux tiers, l'Office de l'eau de la Guyane a souhaité annexer ce schéma au plan départemental de prévention et de gestion des déchets non dangereux (PDPGDND) dans le cadre de sa révision en 2013. Aujourd'hui, la commune de Saint-Laurent-du-Maroni (40 000 EH) et la communauté d'agglomération du Centre littoral (STEP de Leblond 60 000 EH) se sont orientées vers la valorisation agricole de boues chaulées, conformément aux préconisations du schéma. A ujourd'hui, la collecte de bacs à graisses des restaurants s'est développée, ainsi que le traitement séparé des graisses sur les petites stations d'épuration. De même, la création des services publics d'assainissement non collectif (Spanc) a entraîné la mise en œuvre d'opérations de contrôle et de vidange au niveau national. Ainsi, les tonnages collectés ont très sensiblement augmenté. L'évaluation du gisement a été estimée à près de 500 000 tonnes par an de graisses et 4 millions de mètres cubes de matières de vidange par an. À l'origine, les professionnels de l'assainissement allaient dépoter leurs camions dans les stations d'épuration de capacité suffisante. Mais malgré l'effort important des collectivités pour s'équiper en installations adaptées, les contraintes rencontrées au quotidien par les vidangeurs restent nombreuses. Les stations sont parfois éloignées de points de collecte, leurs horaires d'accueil ne correspondent pas toujours à ceux des prestataires. Le prix d'accueil est lui aussi variable durant l'année (de 80 euros jusqu'à 220 euros la tonne), ainsi que les disponibilités, notamment en gestion déléguée. Le fermier accepte alors en priorité ses propres camions, rendant la gestion des plannings de rotation et les rendez-vous clients aléatoires. Ainsi, pour des raisons de gestion maîtrisée des coûts et de stratégie économique, l'équipement du professionnel de l'assainissement se pose de manière croissante. L'entreprise Gauthier, dont le siège social est basé à Dagneux, dans l'Ain, est présente sur le marché de l'assainissement depuis 1944. Elle réalise des prestations de services variées, allant du débouchage d'évacuations de lavabo jusqu'à l'entretien des collecteurs des communes ou des stations d'épuration, de la vidange des fosses septiques et des bacs à graisse. En 2007, soucieuse de s'affranchir des contraintes liées au traitement de ses déchets d'assainissement (environ 6 000 tonnes/an collectées) par les stations d'épuration du Grand Lyon, Bourg en Bresse et Ambérieu en Bugey, elle décide d'implanter sur le site de son siège social une installation de traitement des graisses et des matières de vidange. Elle anticipe ainsi les nouveaux cahiers des charges pour la collecte des matières de vidange qui nécessitent l'agrément préfectoral des entreprises depuis 2010. La commande est passée à la société Carbofil, créée en 1997 dans les pays de la Loire. Son réacteur est breveté dans le monde entier et validé par le Cema-gref depuis 2008. Baptisé Carbofil, le procédé est spécialement adapté au traitement des graisses pour les transformer en boues plus facilement valorisables. Fort de 170 références à travers le monde, Carbofil propose à tous les professionnels de l'assainissement une filière simple, fiable, éprouvée et évolutive en fonction de leurs contraintes. Gauthier fixe au fabricant des objectifs précis à respecter : très bonne qualité de traitement (abattement en DCO supérieur à 95 % et sortie toujours inférieure à 2 g/l de DCO) permettant un rejet au réseau communal, procédé évolutif vers d'autres traitements (traitements complémentaires par lits plantés de roseaux pour rejet en milieu naturel ou par membrane pour réutilisation). Enfin, le client recherche une installation compacte et des équipements modulaires. Les équipements existants sur son site ont été réutilisés au maximum. Les fosses de transit ont été transformées en fosses de dépotage des graisses et des matières de vidange. Les nouveaux équipements ont été installés sur une dalle de béton et restent de type transportable. L'installation a démarré en 2008. À cette date, la capacité de traitement était en moyenne de 10 m 3 /j et de 640 kg/j de DCO à traiter. Le principe du procédé Car-bofil est simple. Il est basé sur une dégradation des graisses en deux étapes. Dans un premier temps, se produit une hydrolyse en phase anaérobie agitée. Les fosses sont couvertes pour se prémunir des odeurs puisque le temps de séjour des sous-produits est d'environ huit jours. Suit une oxydation biologique en phase aérobie sur le réacteur Car-bofil via un temps séjour compris entre 6 et 12 jours. Un mélange astucieux avec des matières vidange permet un meilleur tampon pH à environ 7 et apporte l'azote et le phosphore manquant à l'équilibre de la réaction biologique. Une séparation par centrifugeuse en container assure le complément du traitement. Les concen-trats rejoignent désormais le réseau collectif de la collectivité de Montluel (3CM) et les boues sont envoyées vers le centre de compostage voisin. En sortie de l'installation, les rejets sont conformes à la convention signée avec la collectivité (DCO inférieure à 2 g/l, en moyenne 450 mg/l et les boues produites ont une siccité d'environ 38 %). Le coût de fonctionnement est d'environ 10 euros la tonne entrant. En 2011, avec les mêmes équipements et une exploitation bien maîtrisée, l'installation traite en moyenne 16 m 3 /jour. Au vu des économies financières réalisées par rapport à un traitement en station d'épuration, des gains sur le transport et le temps d'utilisation des camions et d'une meilleure réactivité et présence sur terrain, la société a pu faire évoluer ses ton nages annuels traités d'environ 3 600 à 6 000 tonnes aujourd'hui. En outre, l'exploitation assurée directement par Gauthier lui permet de gérer au plus près les tonnages traités, les ca dences des camions (plannings maîtrisés) ou l'évacuation des boues (environ 375 tonnes/an évacuées).
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