Le Syndicat mixte de la vallée de l'Orge aval (Sivoa), qui regroupe aujourd'hui 37 communes, soient 500 000 habitants de l'Essonne, gère l'entretien de l'Orge et de ses berges, sa gestion hydraulique et son assainissement. Face aux dysfonctionnements des réseaux d'assainissement communaux établis dès 1990, le Sivoa a lancé un programme de réhabilitation, notamment pour améliorer l'efficacité de ses deux collecteurs d'eaux usées (réfection de joints, de gainage, curage des réseaux…). Ces ouvrages acheminent les effluents vers les stations d'épuration du Syndicat interdépartemental d'assainissement de l'agglomération parisienne, à Achères et à Valenton. Après une première phase de travaux en amont sur les diamètres 1 200 mm des canalisations, le syndicat entreprend aujourd'hui la phase de réhabilitation des plus gros diamètres, de 1 800 mm, sur la partie aval de son collecteur intercommunal de doublement (CID). Le diagnostic posé sur ce réseau construit dans les années 1970 a en effet mis en évidence des rejets au milieu naturel de 20 m3 / jour, des infiltrations d'eaux claires au niveau des joints et une dégradation due à l'émanation de sulfure d'hydrogène (H 2 S). « Nous avons programmé des travaux par tranche de 500 à 600 mètres tous les 18 à 24 mois sur un linéaire de 10 kilomètres », précise Frédéric Decultot, chef de service assainissement au Sivoa. Les travaux, d'un coût de 1,4 million d'euros, ont été réalisés par la Sade entre juin et septembre dernier. Première contrainte, l'absence de maillage entre les deux collecteurs a nécessité de dériver les eaux usées. Deux puits ont donc été installés, pour le pompage et le refoulement des effluents à un débit moyen de 1 m3 / sec vers deux tuyaux de DN 400, installés sur 600 mètres. A suivi une opération de curage pour réaliser dans de bonnes conditions l'opération de tubage avec espace annulaire. « C'est une technique assez rarement employée, précise Pascal Guillemette, conducteur de travaux à la Sade. Environ 80 % des réhabilitations recourent à la technique par enduit projeté. Mais le Sivoa a opté pour une canalisation en polyester renforcé de fibres de verre (PRV) de Hobas. Ce matériau est insensible à l'H 2 S, mais il ne nous permettait pas de descendre dans les ouvrages. » L'entreprise de pose s'est donc appuyée sur une carte 3D très précise du réseau, obtenue par un SIG. Six puits de travail ont été creusés pour introduire les tuyaux PRV Dext d'Hobas de DN 1720 dans la canalisation béton existante de DN 1800. Assemblage par microtunneliers dans les puits, tirage par treuil et guidage par rail ont permis d'installer les nouvelles canalisations sur 580 mètres. La dernière étape a consisté à combler par un coulis de ciment-bentonite le vide annulaire entre le tuyau ancien et le nouveau.