Suite à l'examen de 23 projets mis en œuvre dans six pays (Angola, Bénin, Burkina Faso, Ghana, Nigeria, Tanzanie ), un rapport spécial (n° 13/2012) de la Cour des comptes, publié le 28 septembre dernier, a analysé la pertinence des aides apportées par l'Europe aux projets de développement sur l'eau et l'assainissement en Afrique subsaharienne. Conclusion, la durabilité des projets laisse à désirer. Pour rectifier le tir, la Cour recommande que la CE fasse un meilleur usage de ses procédures afin de maximiser les avantages à long terme générés par les dépenses de développement de l'UE dans cette région du monde et dans ce secteur. « Après la livraison, les avantages tirés des projets relatifs à l'eau et à l'assainissement ne sont garantis que si ces derniers gé nèrent un revenu fiable et suffisant pour couvrir les frais de fonctionnement, y compris l'entretien courant et, le cas échéant, les réparations », souligne le rapport. Pour répondre aux besoins fondamentaux des populations, la viabilité financière des projets passe par la mise en place de structures de tarification et de systèmes de recouvrement adéquats. Le rapport révèle que sur les 23 projets examinés, dans quatre cas seulement, les tarifs fixés ont permis de couvrir les dépenses de fonctionnement. La persistance des faiblesses institutionnelles (capacité limitée des opérateurs à faire fonctionner le matériel installé) est l'autre écueil à surmonter. La Cour estime que des plans visant à garantir la durabilité après la livraison des projets peuvent être élaborés lors de la conception des projets, qui présenteraient une analyse des possibilités lo cales de financement et qu'« il est possible d'éliminer les obstacles pra tiques à la tarification et au recouvrement au moment de la conception détaillée, en proposant, par exemple, une formation dans le cadre de la mise en œuvre du projet. »