La connaissance des risques de transfert des intrants agricoles vers le milieu naturel est un atout dans la lutte contre les pollutions diffuses et ponctuelles. Dans l'Aisne, la chambre d'agriculture a produit deux cartes au 10 000e à l'échelle du département,
traduisant la vulnérabilité des sols vis-à-vis des produits phytosanitaires et des nitrates. Arvalis, l'Inra et l'association Agro-transfert, partenaires de l'opération, ont pris en compte différents paramètres du sol et du sous-sol : texture, hydro-morphie, géologie… Mais pas la profondeur de la nappe, considérant qu'une fois infiltrés, les polluants l'atteindront à terme. Résultat : la moitié des terres labourables présente des risques de transfert de pesticides vers les nappes et les cours d'eau. Et 43 % de la surface agricole utile est moyennement à fortement vulnérable au lessivage des nitrates. Étonnamment, au vu des données de qualité des eaux, les zones les moins vulnérables ne sont pas toujours les moins contaminées…
« Les cartes sont utilisées par les conseillers agricoles des structures partenaires pour adapter leur conseil environnemental lors des diagnostics individuels menés avec les agriculteurs dans le cadre d'AgriPer'Aisne. Elles sont aussi diffusées lors des formations Certiphyto », précise Sophie Cappe, conseillère agronomie-environnement à la chambre d'agriculture. L'opération AgriPer'Aisne vise à protéger les aires d'alimentation de captages prioritaires et la haute vallée de l'Oise. Elle est financée par le conseil général et les agences de l'eau Seine-Normandie et Artois-Picardie.