La fibre optique pour ausculter les digues : Voies Navigables de France achève en ce premier trimestre la première expérimentation à grande échelle de cette technologie naissante, sur 38 km le long du Rhin près de Strasbourg (67). Mis en œuvre pour un montant de travaux de 2,2 millions d'euros par Safege et son sous-traitant Geophyconsult associé au centre d'ingénierie hydraulique d'EDF, le procédé consiste à envoyer des impulsions lasers dans un câble de fibre optique posé en pied de digue. Le signal réagit aux variations anormales de température annonciatrices d'une possible infiltration d'eau. « Le dispositif mesure la température au dixième de degré et il localise un problème au mètre près », relate Alain Cassard, directeur de projet à Safege. « Il assure une surveillance plus fine, en temps réel et en continu, sans besoin de déplacer systématiquement du personnel sur place », souligne Éric Schmitt, responsable de l'unité territoriale du Rhin, pour en comparer les avantages par rapport aux piézomètres. Ceux-ci ne disparaissent pas, mais ils sont concentrés sur les secteurs requérant une surveillance renforcée car ayant connu des fuites par le passé. De même, l'inspection humaine garde tout son sens, rappelle VNF. L'établissement public souhaite étendre l'expérience qui répond à ses obligations de surveillance et prévention des risques renforcées par le décret Sécurité des ouvrages hydrauliques de 2007. Mais il n'a pas planifié la généralisation de ce dispositif, encore « en phase d'apprentissage ».