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RECADRER LES ENJEUX, REPENSER LA CONCEPTION

PUBLIÉ LE 1er MARS 2014
LA RÉDACTION
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Le magazine des professionnels de l’eau et de l’assainissement.
La question de l'infiltration draine une série de malentendus et de raccourcis. Par exemple, une « perméabilité lente » est encore souvent considérée comme synonyme d'« infiltration impossible » et parfois même « interdite ». Ce raccourci est surtout observé pour des zones d'activité où l'on craint la pollution des eaux souterraines. Pourtant, l'absence d'infiltration empêche la recharge des nappes et aggrave les risques d'inondation. Or, le risque de pollution par infiltration peut être évité par des filtrations préalables adaptées. Dans un quartier d'habitat, les quantités de micropolluants (métaux, hydrocarbures) sont a fortiori faibles. Le passage à travers le substrat d'un espace vert les piège en quasi-totalité et sur une très longue durée. Par exemple, il faut cent cinquante ans pour atteindre des teneurs significatives en zinc dans le substrat d'une noue (calcul Sinbio sur une opération du Haut-Rhin), et beaucoup plus pour atteindre des teneurs qui justifieraient pour des questions sanitaires de remplacer et traiter ce substrat. Sur des programmes plus exposés comme les zones d'activité ou les routes, il est possible de traiter l'eau et de prévoir des vannages de confinement avant infiltration. Sinbio a élaboré un nombre important de dossiers réglementaires autorisant l'infiltration dans des zones d'activité ou dans des secteurs particulièrement stratégiques et vulnérables comme la plaine d'Alsace. Dans ce dernier cas, l'infiltration dans des quartiers d'habitat a été réalisée à travers un substrat d'espaces verts creux. Toutefois, la perméabilité d'un substrat comme celle d'un sol peuvent diminuer dans le temps avec le colmatage (physique, chimique et biologique). Sur cette question, Sinbio met en jeu une expertise acquise depuis vingt ans dans le domaine des filtres à sable plantés de roseaux dédiés au traitement d'eaux pluviales et usées, pour lesquels la question du colmatage est cruciale. La ville de Montreuil (93) réalise depuis plusieurs années une opération de rénovation urbaine sur le quartier Bel Air – Grands-Pêchers. La deuxième phase du projet (2011-2016) est l'occasion pour la collectivité de privilégier des techniques alternatives pour la gestion des eaux pluviales. Celles de voirie sont collectées par des noues, avec le rejet au milieu naturel par infiltration comme objectif. La moitié (soit plus d'un hectare) des espaces publics réaménagés est ainsi intégralement déconnectée du réseau. L'autre moitié a un débit de fuite limité au réseau et uniquement pour les pluies d'occurrence supérieure à deux ans (l'infiltration est totale pour les pluies plus modestes). En Île-de-France, la présence de gypse dans le sous-sol et la précaution des aménageurs face au risque de mouvement de terrain est le plus grand obstacle à la mise en œuvre de l'infiltration. Cependant, le Plan de prévention des risques de mouvements de terrain de la ville de Montreuil, approuvé récemment, a permis à la fois de mieux identifier les secteurs à risques, mais aussi de « libérer » de cet aléa la majorité du sol montreuillois et de permettre l'infiltration. Au-delà des enjeux de bilan hydrologique évoqués plus haut, intervient ici un enjeu économique et environnemental. Dirigés vers des noues d'infiltration, les ruissellements de voirie sont déconnectés des réseaux et ainsi soustraits au flux dirigé vers la station d'épuration. Cette déconnexion limite les coûts de l'assainissement collectif et diminue aussi la fréquence de surverse unitaire vers les milieux récepteurs et les risques de pollutions du milieu. Le projet, sous la maîtrise d'œuvre de la ville de Montreuil a été réalisé avec Sinbio (études d'avant-projet et assistance lors du chantier) et porte sur 1 100 mètres de noues réparties le long de rues existantes et de voies nouvelles créées à travers des îlots d'habitat collectif restructurés. Les tronçons de noues sont fractionnés en fonction de la pente, ou de singularités telles que des entrées des îlots privatifs. Chaque tronçon est composé sur 90 % du linéaire d'un substrat pauvre et planté et sur 10 % de graves non plantées encore moins exposées au risque de colmatage. La conception du projet a reposé sur des simulations de chroniques de pluies et en particulier de pluies d'hiver. Ces simulations permettent d'ajuster et de contrôler finement les cycles de saturation des noues pendant les pluies et ceux de repos entre celles-ci. Bien sûr, la forte pluie de référence (décennale ou autre) doit être calculée. Mais d'une part, cela reste une étape assez anecdotique de la démarche. D'autre part, il faut aussi intégrer l'idée qu'un flaquage occasionnel sur la voie lors d'une forte pluie causerait moins de tort qu'un colmatage de la noue suite aux pluies cumulées d'hiver. Dans la méthode de conception, la simulation de chroniques de pluies est donc prioritaire par rapport au calcul abrupt et isolé de l'orage de référence. À ce jour, une de ces voies nouvelles, la rue de Yélimané, a été réalisée et deux autres sont en cours (rue de Cottbus et rue de Beit Sira). L'opération d'espaces publics est estimée à 6 700 000 euros HT dont 710 000 euros HT pour les ouvrages de gestion des eaux pluviales. En réalité, cette enveloppe « gestion des eaux pluviales » couvre à la fois le volet hydraulique et le volet paysager de ces espaces et elle contribue – comme indiqué précédemment – à diminuer les coûts et impacts en aval : moindre sollicitation des réseaux unitaires et stations d'épuration, moindres fréquences des surverses unitaires.
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