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Accueil > Actualités > Eau > L'INFILTRATION AU CŒUR DE LA GESTION INTÉGRÉE
EAU

L'INFILTRATION AU CŒUR DE LA GESTION INTÉGRÉE

PUBLIÉ LE 1er MARS 2014
LA RÉDACTION
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Le magazine des professionnels de l’eau et de l’assainissement.
Pour l'agglomération de Montbéliard (120 000 habitants), la démarche engagée en 2001 est partie du constat qu'il était de plus en plus difficile de collecter les eaux de ruissellement issues de l'urbanisation sans risquer de saturer les réseaux et d'augmenter les problèmes d'inondation des cours d'eau par temps de pluie. La stratégie du « tout canalisé » avait atteint ses limites sur un territoire déjà fortement urbanisé et régulièrement exposé aux risques de crues. Il a donc été décidé de modifier le règlement d'eau et d'assainissement, en rendant obligatoires certaines dispositions pour toute nouvelle construction. Le principe de base repose sur l'infiltration des eaux pluviales dans le sol. Il est tant question d'alimenter les nappes phréatiques que de réduire la vitesse de ruissellement des eaux vers les rivières, diminuant ainsi les apports d'eaux en période de crues. En cas d'impossibilité d'infiltration avérée, il existe une possibilité de rejet à débit régulé dans le réseau ou dans le milieu naturel à 20 l/s/ha. La collectivité se réserve en outre le droit de réduire jusqu'à 2 l/s/ha le rejet autorisé en cas de contraintes particulières à l'aval. Pour les lotissements, lorsque la gestion des eaux pluviales se fait à l'échelle du projet, l'aménageur réalise des ouvrages qui les collectent dans leur ensemble. Pour chaque parcelle, elle est laissée à l'appréciation de l'acquéreur à la construction et celle de la voie est à la charge de l'aménageur. À Montbéliard, les premières opérations se sont limitées à la pose de cuves de stockage enterrées à l'échelle des parcelles ou à la pose de tuyaux surdimensionnés sous les voies. Ces solutions se sont révélées lourdes à mettre en œuvre et très onéreuses, sans vraiment différer des techniques enterrées classiques. Un pas supplémentaire a été franchi en 2003 avec la réalisation des premiers bassins paysagers. Les techniques souterraines ont laissé place à des aménagements de surface simples et économiques. Les bassins restent rustiques mais fonctionnels. On pouvait toutefois regretter que l'aménagement ne soit pas mis en valeur et reste en marge du projet. Par la suite, une nouvelle étape a permis la construction de bassin intégré au projet. Par ce biais, la volonté d'intégration paysagère s'est affirmée et le bassin a participé à la qualité du cadre de vie. Enfin, on tend aujourd'hui à une gestion intégrée des eaux pluviales dans laquelle l'eau devient un outil d'aménagement urbain qui redessine les quartiers. Les ouvrages de rétention/infiltration (bassins, noues) permettent de gérer les eaux de ruissellement tout en remplissant d'autres fonctions (terrains de jeux, espaces de rencontres, de découverte, lieux de biodiversité…). C'est ainsi qu'en 2007, la gestion des eaux pluviales liée à l'ouverture à l'urbanisation d'une zone de 25 ha dans le nord de l'agglomération a permis de restaurer une ancienne zone humide asséchée par l'urbanisation des années soixante. Un parc a été créé autour des bassins et noues qui recueillent les eaux pluviales du nouveau quartier d'habitat des Jonchets. Les liaisons douces, les espaces de jeux et de rencontres, les lieux propices à l'observation de la nature sont autant d'éléments qui ont fait de ce lieu un lieu de promenade agréable pour les habitants du quartier qui en oublient sa fonction première. La communauté d'agglomérations a également inauguré en janvier 2014 un complexe aquatique appelé Citédo, à Sochaux. Le projet a été conçu pour infiltrer les eaux pluviales sur place. Plusieurs dispositifs ont été combinés pour atteindre les objectifs fixés. La toiture végétalisée collecte les eaux pluviales qui sont ensuite dirigées vers une cuve enterrée. L'eau ainsi récupérée sera utilisée pour l'arrosage du solarium. Sur le parking central, les places de stationnement ont été réalisées en dalles gazons, perméables. Elles recueillent également les eaux de voirie par ruissellement. Pour permettre l'évacuation différée des eaux pluviales, un stockage tampon a été réalisé dans la couche de fondation des surfaces de voirie. Les eaux des circulations piétonnes sont rejetées dans les massifs de plantations dont le sol a été nivelé en légère dépression. Dans la plaine centrale située entre le parking et le parvis, deux noues engazonnées ont été créées parallèlement à l'allée piétonne. Elles reçoivent les eaux des voiries périphériques du parvis et de l'allée centrale. Enfin, le raccordement à la voie verte a été réalisé en sablé stabilisé perméable, avec une pente transversale pour permettre le rejet de l'eau dans la banquette engazonnée contiguë située en léger contrebas. Cette démarche intégrée nécessite une organisation en mode projet pour mobiliser l'ensemble des compétences, en décloisonnant les différents métiers (architectes, paysagistes, urbanistes…). Urbanisation et gestion des eaux pluviales sont intimement liées. Par conséquent, il est primordial que la concertation soit organisée très en amont, au moment des premières esquisses d'aménagement. Pour que ce challenge soit réussi, il faut que chaque partenaire (aménageur, bureau d'étude…) s'approprie la démarche. Cependant, malgré l'engouement suscité par cette approche depuis douze ans, certaines idées reçues ont la vie dure, notamment vis-à-vis du manque de perméabilité du sol, de la pollution des eaux pluviales ou du développement de moustiques dans les bassins. Il est donc indispensable d'être vigilant sur chaque projet afin que l'infiltration reste la règle et le rejet au réseau une alternative limitée et encadrée.
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