C'est un féru d'histoire et de géographie qui prend la direction générale de Safege, la filiale ingénierie de Suez Environnement. Non, il n'y a pas d'erreur de casting, car Loïc Voisin est ingénieur diplômé de l'École centrale de Lille et a fait ses classes chez Bouygues. Ressources humaines, contrôle de gestion, direction de travaux, il acquiert des expériences diverses chez le mastodonte de la construction où il reste huit ans avant de rejoindre Saur, sa filiale de l'époque. Il prend le poste de directeur international et Dom Tom de Stereau, la filiale ingénierie construction. « Ce poste m'a marqué à double titre. D'une part, c'était ma première expérience à l'international et d'autre part, j'ai découvert la culture de l'eau qui anime les équipes », raconte Loïc Voisin. Huit ans après, c'est justement l'absence d'ambitions à l'international des nouveaux actionnaires de Saur qui le font partir. Il devient alors directeur général de la région Eurasie de Degrémont. Un poste qui conjugue tout ce qu'il aime. « Dans mon métier, ce que j'apprécie le plus c'est le management d'équipes et de projets », explique-t-il. Et si en plus il s'applique à l'autre bout du monde, c'est tant mieux pour cet homme curieux des cultures du monde entier. « Je commence par rencontrer les équipes pour me documenter avant de construire un plan stratégique de développement. Le secret c'est se concentrer sur un nombre limité de cibles », reconnaît-il. Et il en garde quelques grandes fiertés dont la station d'épuration de Prague, « une formidable référence du fait de la complexité technique du projet ». Depuis quelques semaines à la tête de Safege et de ses 1 400 salariés, il doit relever le défi d'une entreprise pluridisciplinaire au service de la ville durable. Car si l'eau est un marché historique pour Safège, ce sont les secteurs des transports et de l'énergie qui sont les plus dynamiques aujourd'hui. « La valeur ajoutée de Safege c'est sa capacité à répondre aux demandes de ses clients et à leur proposer des solutions sur mesure », juge-t-il. Et il compte bien sur son mode de management pour réussir sa mission. « Cela passe bien sûr par le chiffre d'affaires et le succès à l'international mais pas seulement. Il faut aussi développer l'innovation et l'expertise tout en motivant les équipes », conclut-il.