« Perçue comme chère d’une part et moins sure que les eaux en bouteille d’autre part, l’eau du robinet a donc été délaissée pour l’usage boisson par 60 % de la population métropolitaine. » C'est l'une des conclusions de l'enquête menée par le CGDD auprès de 4000 personnes*. Si deux tiers des Français considèrent que la qualité des ressources est bonne, la moitié estime que les ressources en eau se sont dégradées depuis dix ans et devraient continuer à se dégrader dans les dix ans à venir. Ainsi, on compte aujourd'hui autant de buveurs d'eau du robinet non filtrée que de buveurs d'eau en bouteille (40 % chacun et 20 % pour l'eau du robinet filtrée). Le mauvais goût et la dureté restent les deux principales raisons de ce délaissement. Mais 11 % considère qu'elle est mauvaise pour la santé. Les pesticides (35 %), les résidus toxiques d'origine industrielle (26 %) et les nitrates (14 %) constituent les principales craintes de pollution. Une vision « pessimiste » selon le CGDD qui estime que cela va à l'encontre des observations du terrain et des politiques engagées (DCE notamment).
Sur le plan quantitatif, trois quarts des Français considèrent que la quantité d'eau disponible en France est suffisante pour satisfaire les besoins de tous les secteurs (ménages, industrie, énergie et agriculture). Mais deux tiers reconnaissent qu'elle a diminué et continuera de diminuer dans les dix prochaines années. 75 % déclarent alors préférer diminuer leur niveau de consommation plutôt qu'une augmentation du prix de l'eau. Leur consentement à payer (CAP) moyen pour conserver leur niveau de consommation actuel est de 14,5 euros par personne et par an, soit 0,26 euros/m3. Pour faire face à la pénurie, 68 % des Français accepterait pourtant de consommer des fruits et légumes arrosés avec des eaux usées traitées. Concernant les eaux de pluie, 9 Français sur 10 sont favorables à sa réutilisation pour l'alimentation en eau potable.Mais le CGDD estime qu' « un changement durable des consommations d’eau des Français ne pourra se faire que par l’association d’instruments de communication et économiques. »
* : enquête supervisée par l'Institut français d'opinion publique en avril 2013PRBConsulter l'enquête