Dans le cadre du projet de recherche Neophil, désor-mais achevé (voir Hydroplus n° 213, décembre 2012), le géant de la chimie Arkema et la PME Polymem s'étaient associés pour développer une nouvelle génération de fibres creuses destinées aux modules d'ultrafiltration. Grâce aux moyens supplé-mentaires mis en œuvre par Arkema, ce nouveau produit est en passe de voir le jour. « Un démonstrateur d'une capacité de 1 000 m 3 par jour conçu par Polymem est actuellement en test », détaille Thierry Vasselin, responsable de développement chez Arkema. Il repose sur une nouvelle génération de fibres en PVDF Kynar, un polymère commercialisé par Arkema, greffé à l'échelle nanométrique d'un copolymère mis au point par la société. Cela permet d'augmenter l'hydrophilie de la fibre sur le long terme et donc le débit d'eau filtrée. « La plupart des fibres du marché incorporent un additif dans la formulation pour rendre la fibre hydrophile. Mais, au fil des lavages, cette propriété se dégrade si bien qu'au bout de quelques années le débit traité diminue. Notre objectif avec cette nouvelle technologie est de garantir un débit constant pendant dix ans », détaille Thierry Vasselin. Par ailleurs, grâce à cette propriété, la fibre s'encrasse moins et consomme moins d'énergie. Dans le cadre de son partenariat avec Polymem, Arkema envisage de proposer cette technologie à d'autres constructeurs de modules. « Nous souhaitons démocratiser cette technologie pour avoir un volume de production suffisant. Nous voudrions par exemple toucher le marché de l'eau potable municipale et d'autres applications de niche », ajoute-t-il. La nouvelle fibre devrait être proposée à la commercialisation d'ici à la mi-2015.