Après Notre-Dame-des-Landes, Notre-Dame-du-Testet ? L'opposition au projet de barrage-réservoir du Testet, dans le Tarn, déjà rebaptisé, s'est fait entendre jusqu'à Paris. À tel point que la ministre de l'Écologie a nommé une mission d'expertise « pour favoriser le dialogue et vérifier les garanties d'une gestion durable de la ressource ». Le conseil général du Tarn (CG 81), maître d'ouvrage, qui n'a pas souhaité nous répondre, s'abrite derrière les autorisations obtenues malgré les avis négatifs du conseil scientifique régional du patrimoine naturel et du Conseil national de la protection de la nature. En face, les associations de protection de l'environnement locales et le collectif Sauvegarde zone humide du Testet ne manquent pas d'arguments. L'ouvrage de 1,5 million de mètres cubes occupera 42 ha, dont 13 en zone humide, et accueille de multiples espèces protégées. Le barrage, destiné pour l'essentiel à l'irrigation, coûtera 8,4 millions d'euros, entièrement financés sur fonds publics pour un nombre discutable de bénéficiaires. « Le plan de gestion d'étiage (PGE) de 2004 avait recensé 84 exploitants. Depuis, une trentaine bénéficie de la retenue du Thérondel construite en 2008. Si on prend en compte la diminution des surfaces irriguées, il n'en resterait qu'une vingtaine intéressée », explique Hervé Hourcade, de FNE Midi-Pyrénées. Enfin, les opposants réclament un moratoire jusqu'à épuisement des recours. « Trois recours sur le fond ont déjà été déposés (loi sur l'eau, DUP et espèces protégées). De plus, nous avons découvert qu'aucune autorisation de défrichement n'avait été accordée alors que plus de 13 ha ont déjà été déboisés », précise Hervé Hourcade. Certes, le déficit en eau est indiscutable, mais ce barrage n'était qu'une des solutions de l'étude préalable au PGE. Celle-ci suggérait aussi d'optimiser les 184 retenues individuelles existantes sur le bassin-versant…