Fédérant des fabricants de membranes, des intégrateurs, des utilisateurs, des laboratoires de recherche, des centres de formation, des centres d'essais et des collectivités, WSM a pour vocation de favoriser le développement national et international des initiatives de ses membres. L'innovation est au cœur des enjeux du cluster qui anime des sessions de créativité et aide ses adhérents à monter des projets collaboratifs. Il s'intéresse à des sujets tels que l'intégrité des unités membranaires, le colmatage des membranes, le traitement de l'eau d'urgence, le dessalement ou les green and smart membranes, ainsi qu'au traitement des eaux usées pour leur réutilisation. En ce sens, le congrès Mempro V porté par le Club français des membranes (CFM), qui regroupe tous les acteurs français du domaine, organisé par WSM en avril 2014 à Toulouse, a permis d'aborder les avancées des technologies membranaires sur le thème des eaux usées avec deux conférences, l'une portant sur l'utilisation de nouvelles membranes fibres creuses hydrophiles en traitement tertiaire pour la réutilisation des eaux usées et l'autre sur le traitement des effluents hospitaliers par bioréacteurs à membranes.
Par ailleurs, WSM aide ses adhérents à gagner de nouveaux marchés. Pour cela, le cluster mène une veille et diffuse toutes les semaines une newsletter contenant des informations sur les technologies et leurs applications et les marchés. Des appels d'offres concernant le traitement des eaux usées y sont régulièrement cités. Le cluster a récemment organisé avec l'agence Midi-Pyrénées Innovation et l'Afnor une journée d'information qui avait pour thème l'eau et la normalisation, au cours de laquelle il a été fait le point sur les normes et travaux en cours aux niveaux national, européen et international concernant les membranes et capteurs pour le traitement des eaux usées. En parallèle, chacun des adhérents mène plusieurs actions sur les procédés membranaires réservés au traitement des eaux usées. Côté recherche, le laboratoire de génie chimique (LGC) de l'université Paul Sabatier à Toulouse, le laboratoire d'ingénierie des systèmes biologiques (LISBP de l'INSA) et le laboratoire de mécanique, modélisation et procédés propres (LM2P2) à Marseille travaillent notamment sur l'amélioration des procédés de traitement des eaux usées pour la réutilisation comme les bioréacteurs à membranes (BRM). Côté entreprises, WSM fédère le fabricant de membranes Polymem, des intégrateurs de technologies comme Aquasource, Derichebourg Aqua et Ultraepur, spécialisés sur les petites unités de traitement des eaux usées par membranes, ou Resonet Services, qui met en place des unités de recyclage de l'eau dans l'industrie. Des entreprises de services sont présentes comme ABC Membranes qui réalise des travaux d'expertise et d'autopsie des membranes utilisées soit en traitement tertiaire, soit en BRM (industriel ou urbain). Enfin, l'Institut de la filtration et des techniques séparatives (IFTS), basé à Agen, s'intéresse à la réutilisation des eaux usées au travers, d'une part, d'études de faisabilité et d'optimisation de procédés innovants ou d'applications innovantes de procédés conventionnels et, d'autre part, d'actions de diffusion. Entre 2013 et 2014, deux séminaires ont été organisés avec WSM sur la réutilisation des eaux usées afin de faire un point sur la place et les enjeux des séparations membranaires.
La réutilisation des eaux usées traitées (Reut) est certainement le secteur le plus prometteur au niveau mondial pour les membranes. Ce marché en pleine croissance est estimé à 23 milliards de dollars pour 2015 avec une augmentation de 10 à 29 % par an selon les continents. Les membranes jouent un rôle prépondérant dans le traitement mis en œuvre en amont. La diversité des procédés membranaires disponibles (ultrafiltration, nanofiltration ou osmose inverse) permet d'adapter le traitement aux caractéristiques de l'effluent à traiter et d'atteindre différents niveaux de qualité pouvant aller, selon les cahiers des charges, jusqu'à des exigences, tant chimiques que microbiologiques, poussées. Leur caractère modulaire est un autre atout pour répondre à une demande de petite capacité (quelques dizaines de m3 /j) ou de très grande échelle (plus de 100 000 m3 /j). Enfin, leur flexibilité permet de traiter à la fois des eaux usées urbaines et des effluents industriels, en combinaison ou non avec des procédés biologiques d'épuration.
Cependant, la réglementation française, trop conservatrice, limite le développement de la Reut dans l'Hexagone. Ce retard a été mis en évidence lors des séminaires IFTS/WSM. Seuls 2 % des eaux usées traitées sont réutilisés à des fins agricoles, industrielles ou domestiques. À l'heure où les effets du changement climatique commencent à se faire sentir dans certaines régions françaises, il est indispensable de faire évoluer la réglementation et d'autoriser les expérimentations en vue d'établir les preuves de concept. Ces références sur le marché national sont nécessaires pour les entreprises françaises, afin de permettre au pays de bénéficier des avantages qu'offrent les techniques membranaires. Faute de quoi, les acteurs français, malgré des compétences sur le sujet, risqueraient de rester en dehors du jeu international. WSM, en partenariat avec les autres acteurs de l'eau, notamment avec le pôle de compétitivité mondial Eau, contribue à relever ce nouveau défi technique et surtout économique, en particulier à l'export.