La Saur et son pôle ingénierie, Stereau, avaient commercialisé en 2012 Carboplus, un procédé breveté de traitement à lit de charbon actif pour capter les micropolluants des eaux usées ou à potabiliser.
Neuf installations françaises ont choisi cette solution. La plupart sont des usines d'eau potable, comme celles de Montégut-Arros (32) et de Poraon sur la presqu'île de Crozon (29).
La Saur souhaite désormais lancer cette technique sur le marché des eaux usées. Depuis un an, sur le site du Siaap, un pilote Carboplus a été installé pour étudier l'efficacité du procédé en sortie de station d'épuration. Il a fait l'objet d'une thèse réalisée en partenariat avec le Laboratoire eau, environnement et systèmes urbains, qui a confirmé l'efficacité du procédé. Il élimine en effet 80 % des molécules indésirables. Pour parvenir à ce résultat, Carboplus utilise un volume important de charbon actif sous forme de grains. L'eau à traiter est introduite à la base du module de 5 mètres de haut et traverse selon un écoulement ascendant les particules de charbon, puis est évacuée sur le haut du dispositif vers un canal de récupération. La quantité de grains de charbon, dont la concentration varie entre 2 et 20 g/ m3 , et sa mise en suspension fixent les micropolluants à très faible concentration. « En sortie de station d'épuration, Carboplus élimine 90 % de la teneur en bisphénol A et en benzotriazole », rappelle Fabrice Nauleau, directeur de recherche et développement du groupe Saur. L'efficacité du système est maintenue grâce à un renouvellement en continu du charbon actif. Une fois extraits, les grains usagés sont soit régénérés par voie thermique (par chauffage à 900 degrés, où les micropolluants sont dégradés en CO2 ), soit incinérés.