Les profils de baignade identifient les sources de dégradation des eaux de baignade et dressent des plans d'action pour les réduire. L'agence de l'eau Loire-Bretagne a étudié, il y a deux ans, le contenu des plans d'action de près de 300 profils de tous types (1, 2 et 3). « Il ressort de cette analyse une fréquence importante d'actions associées à la collecte, avec notamment l'identification et la mise en conformité des branchements sur les réseaux d'eaux usées et d'eaux pluviales », observe Régis Le Quillec, son chargé de mission politique littorale.
Cette agence de l'eau soutient depuis 2011 la réalisation des plans d'action, comme dans l'agglomération de La Rochelle. La plage d'Aytré et la plage de la Concurrence à La Rochelle affichaient des problèmes de qualité nécessitant l'élaboration d'un profil approfondi de type 3. Un premier accord de programmation a été signé sur 2011-2013 avec l'agence de l'eau pour contrôler 900 branchements (75 000 euros hors taxe) à La Rochelle et Châtelaillon-Plage. Un second accord de 88 000 euros permettra de poursuivre cette action au même rythme pour la période 2015-2017. « Une vingtaine d'anomalies ont déjà été régularisées et la qualité de la plage de la Concurrence s'est sensiblement améliorée depuis quatre ans », explique Mickaël Guedon, responsable des eaux de baignade de l'agglomération.
Dans certains cas, le diagnostic peut s'avérer complexe, mais cette démarche a aussi l'avantage de valoriser les investissements sur l'assainissement aux yeux des élus. « Ils prennent conscience de l'impact et de l'interaction entre le petit cycle et le grand cycle de l'eau, entre la gestion des eaux pluviales et l'impact sur les milieux littoraux », analyse Marie-Christine Huau chez Veolia. Sur les travaux les plus courants, outre la mise en conformité des stations d'épuration, la responsable liste le contrôle des postes de relevage ou la régulation des flux pluviaux en amont des plages. À Guidel (56), la plage du Bas-Pouldu enregistrait des problèmes de pollution récurrente liés à sa configuration plate et à son caractère estuarien, nécessitant l'élaboration d'un profil de type 3. Appliquant ces enseignements, la commune a travaillé avec le syndicat Ellé-Isole-Laïta pour mieux apprécier la pollution bac-tériologique apportée par la rivière et elle a bénéficié des travaux de modernisation de la station d'épuration voisine. Des travaux sur le pluvial (dévoiement du réseau et création de deux bassins de phytoépuration) ont été réalisés par Artelia pour près de 40 000 euros. Durant l'été, la gestion active de la plage est confiée à Veolia. « En cinq ans, la plage du Bas-Pouldu a retrouvé un classement de niveau excellent. Cette amélioration spectaculaire ne nous fait pas perdre de vue la fragilité du milieu et l'importance d'une mobilisation permanente », juge Jo Daniel, premier adjoint chargé de l'environ nement.