Après cinq ans de R & D, la société Adionics a enfin mis au point sa technologie de désalinisation AquaOmnes. Avec sa capacité à extraire globalement ou sélectivement les sels de l'eau à traiter, AquaOmnes offre une grande souplesse de mise en œuvre. En comparaison de l'osmose inverse qui délivre un concentrat encore très chargé en eau, cette technique d'absorption liquide-liquide va directement capter les sels grâce à un solvant de synthèse hydrophobe. Baptisé Flionex, il est conçu « sur mesure », en fonction des sels à extraire. « La formulation est très sélective et nous ciblons le chlorure de sodium, les sulfates et même le lithium ou l'argent », précise Guillaume de Souza, président et fondateur d'Adionics . Plus l'eau est chargée en sels, plus le projet est rentable. « Nous sommes dans une évolution linéaire de la consommation d'énergie alors que le dessalement par osmose inverse répond à une logique exponentielle. » Bilan : AquaOmnes consomme 1 kWh/m3 contre 3 kWh/m3 pour la technolo-gie membranaire. Le procédé se réalise en deux étapes : une première colonne pour la mise en contact à contrecourant de l'eau salée et du solvant puis une deuxième colonne pour régénérer ce dernier. Créée en 2002, la société proposait jusqu'à présent essentiellement des études de faisabilité. Mais, en partenariat avec Degré-mont, une unité pilote sera installée d'ici à l'été 2015 à Abu Dhabi pour traiter un concentrat issu d'une membrane de dessalement. « L'objectif est de réduire de 50 % le volume d'eau sau-mâtre », indique Guillaume de Souza. D'autres projets avec EDF à Martigues ou dans l'industrie agroalimentaire vendéenne sont en cours d'élaboration.