Améliorer le lagunage des eaux usées tout en optimisant la biomasse produite. Phycover, lauréat en 2014 d'un appel à projets ANR, a de multiples ambitions. « Il s'agit d'optimiser le rendement épuratoire du lagunage en récoltant les microalgues produites et en les méthanisant avec d'autres matières organiques issues de gisements locaux, et de valoriser le digestat issu de cette méthanisation », précise Bruno Sialve, chercheur à l'Inra de Narbonne associé au projet. Le digestat pourrait être utilisé comme substrat à la production d'algues ou valorisé en engrais. Saur est partenaire sur le volet épuration. Elle a déjà déposé, en 2012, un brevet de lagune à haut rendement algal visant à améliorer le traitement du carbone et de l'azote. « La hauteur d'eau est réduite à moins de 60 cm et des agi-tateurs sont installés pour favoriser la circulation et intensifier l'épuration par les microalgues. Cette lagune sert de prétraitement avant une boue activée utilisée en affinage », détaille Vincent Jauzein, ingénieur chez Saur. Elle nécessite une surface de moins de 5 m2 par équivalent-habitant quand un lagunage naturel en nécessite 15, et abat plus de 80 % de l'azote, entre 60 et 80 % du carbone et environ 50 % du phosphore assimilé par les algues. Le projet permettra à Saur de détailler les mécanismes biologiques en jeu et de réaliser un démonstrateur industriel d'environ 1 000 EH pour mieux gérer les paramètres du système. « En parallèle, nous suivrons les flux de polluants tout au long de la filière, mais aussi les émissions de gaz à effet de serre et les bioaérosols, c'est-à-dire l'émission aérienne d'organismes présents dans la lagune », ajoute Bruno Sialve.