L' aventure démarrée par Gregory Lemkine, fondateur de WatchFrog, avec deux associés en 2005 est en train de devenir une success-story. Une levée de fonds de 1,5 million d'euros réalisée en mars 2015 auprès du groupe Chevrillon et de CapDécisif permet en effet de lancer la commercialisation de la Frog-box. Cette technologie utilise des têtards qui deviennent fluorescents en présence de perturbateurs endocriniens. « Installée dans les laboratoires des stations d'épuration, la Frogbox permet de juger l'efficacité des procédés de traitement de l'eau et donc d'améliorer leur empreinte environnementale. À ce titre, la technologie est soutenue par les agences de l'eau. Nous développons la Frogbox comme outil de pilotage des systèmes de traitement de l'eau. Le suivi biologique permettra d'ajuster les coûts d'exploitation des traitements pour produire une eau débarrassée des effets endocriniens des micropolluants », explique Gregory Lemkine, P-DG de la société.
Parti d'un brevet du Muséum national d'histoire naturelle, le jeune ingénieur de la direction de valorisation se prend au jeu de la création d'entreprise. Pourquoi quitter le confort d'une vie de chercheur pour l'aventure de l'entrepreneuriat ? « Rien ne tient, ni le confort de la vie personnelle et professionnelle ni les certitudes scientifiques. Il faut accepter le doute, l'incertitude, et se construire autour de cela », témoigne Gregory Lemkine. Sans doute faut-il y voir l'influence des contes zen que lui lisait son père. Donc se jeter à l'eau, mais « avec pragmatisme ». Il suit la formation Challenge+ de HEC pour les créateurs d'entreprise, qui lui « donne les ficelles de l'entrepreneuriat ». La société WatchFrog s'appuie d'ailleurs, depuis 2011, sur un partenariat avec Veolia, qui lui a ouvert ses Step pour tester sa technologie. Et Gregory Lemkine est président de l'association Durapole, qui vise à construire une offre globale d'écotechnologies.
WatchFrog compte aujourd'hui 13 salariés et devrait se renforcer rapidement avec la structuration de l'équipe commerciale. Avec l'ambition de doubler le chiffre d'affaires, de 544 000 euros en 2014, d'ici douze à dix-huit mois. La suite de l'aventure ? Poursuivre la R & D, notamment avec la surveillance des eaux hospitalières et via deux projets européens pour le pilotage énergétique de Step et la surveillance atmosphérique. Et prendre du temps pour son « petit garçon » arrivé avec les premiers jours du printemps. AC